Les fournisseurs d'accès à internet (FAI) britanniques s'inquiètent du lancement par la BBC d'un service gratuit de vidéo à la demande, qui pourrait ralentir le débit des connexions aux heures de pointe s'il devenait un succès, a rapporté lundi le Financial Times.

Les fournisseurs d'accès à internet (FAI) britanniques s'inquiètent du lancement par la BBC d'un service gratuit de vidéo à la demande, qui pourrait ralentir le débit des connexions aux heures de pointe s'il devenait un succès, a rapporté lundi le Financial Times.

«Le réseau internet n'a pas été mis en place dans l'optique de distribuer de la vidéo. Nous avons amélioré notre capacité, mais la bande-passante (potentiel de débit entre le fournisseur et le client, ndrl) que nous avons n'est pas infinie» a déclaré Mary Turner, la directrice générale de Tiscali UK au FT.

Depuis le 27 juillet dernier, le groupe public de télévision BBC a lancé un nouveau service, baptisé iPlayer, grâce auquel les internautes peuvent télécharger et voir sur leurs ordinateurs des programmes du groupe dans les 30 jours après leur diffusion à la télévision.

Si ce type de service n'est pas nouveau outre-Manche (ITV et Channel 4 l'ont déjà lancé) celui de la BBC, gratuit, «est vu comme étant potentiellement le plus populaire et est donc une source d'inquiètude pour les FAI» qui craignent de recevoir de nombreux appels d'usagers mécontents de leur débit, indique le FT.

Tiscali, BT ou encore Carphone Warehouse, les leaders du secteur, menaceraient même de restreindre l'accès au service iPlayer à leurs clients si la BBC n'accepte pas de contribuer aux coûts relatifs à la diffusion de vidéos sur internet.

Cette pratique de régulation de trafic est déjà employée par certains fournisseurs au Royaume-Uni. Ainsi, les clients qui téléchargent beaucoup de musique, de films et de jeux en ligne aux heures de pointe bénéficient d'une moindre priorité d'accès sur le réseau, pour ne pas pénaliser les autres utilisateurs.

Face à cette menace, la BBC a indiqué qu'elle était «régulièrement en discussion avec les FAI», et qu'ensemble ils «suivaient de près les coûts relatifs au service de vidéo à la demande».

En France, ce type de service commence à faire des émules. Début juillet, France Télévisions et l'opérateur Orange (France Télécom) ont signé un accord de partenariat qui permettra aux clients d'Orange de visionner à la demande les programmes des chaînes du groupe public sur leur ordinateur, mais également sur leur téléphone portable.