Les candidats démocrates à la Maison Blanche en 2008 se sont affrontés lundi lors du premier débat CNN/YouTube alimenté par des vidéos du site internet, une initiative présentée comme une première en politique.

Les candidats démocrates à la Maison Blanche en 2008 se sont affrontés lundi lors du premier débat CNN/YouTube alimenté par des vidéos du site internet, une initiative présentée comme une première en politique.

Chantées, mises en scène, ou tout simplement filmées en images saccadées depuis leur salon, la rue, ou un camp de réfugiés au Darfour, plus de 3000 vidéos d'Américains de tous bords avaient été envoyées sur YouTube.

Les sénateurs Hillary Clinton et Barack Obama lors du débat CNN/YouTube à Charleston le 23 juillet 2007

Elles ont été soigneusement triées avant d'être présentées sur un écran géant aux huit candidats démocrates qui s'affrontaient à Charleston, en Caroline du sud (sud-est).

Parmi les premières questions, un jeune afro-américain Will, du Massachusetts, a ainsi demandé si «les Noirs américains recevraient un jour des compensations pour l'esclavage».

Un jeune couple de lesbiennes «Mary et Jen» a interrogé pour sa part les candidats sur leur position à propos des mariages gays. «Vous permettriez-nous de nous marier...l'une à l'autre» ont-elle demandé, tout sourire.

Sur le problème du réchauffement climatique, c'est un bonhomme de neige doté d'une petite voix qui a été mis en scène, interrogeant avec humour les candidats sur son avenir.

Outre la sénatrice et ancienne Première dame Hillary Clinton, qui conserve l'avantage dans la camp démocrate avec 45% d'intentions de vote selon le dernier sondage, le sénateur Barack Obama, l'ancien candidat à la vice-présidence en 2004 John Edwards, ainsi que le gouverneur du Nouveau Mexique Bill Richardson, le sénateur Joseph Biden, le sénateur Chris Dodd, l'ancien sénateur Mike Gravel et le représentant Dennis Kucinich, participaient au débat.

Le jeune sénateur noir et Hillary Clinton, qui le devance dans les sondages, ont échangé quelques piques sur la guerre en Irak et également sur la diplomatie qu'ils suivraient s'ils étaient élus à la présidence.

Interrogé sur le fait de savoir s'il rencontrerait des leaders de pays considérés ennemis des Etats-Unis comme l'Iran, la Syrie, le Venezuela, Cuba ou la Corée du Nord dans la première année de son mandat, M. Obama a affirmé: «je le ferai», remettant en cause «la notion selon laquelle ne pas parler à certains pays serait les punir».

Mais Mme Clinton, se présentant comme la candidate la plus expérimentée, a affirmé qu'elle ne «voulait pas s'exposer à être utilisée à des buts de propagande» et enverrait plutôt, si elle était élue, des représentants de haut niveau.

Plusieurs vidéos poignantes de malades atteints de cancer, de diabète ou de la maladie d'Alzheimer ont illustré le problème de l'assurance maladie aux Etats-Unis, un thème cher à John Edwards, notamment, qui a critiqué avec virulence le fait que 45 millions d'Américains n'ont aucune couverture médicale.

Malgré la présentation souvent créative des questions, la plupart des candidats ont eu toutefois recours à leurs arguments de campagne déja bien rodés lors de débats précédents, notamment sur l'Irak, le Darfour, l'assurance-maladie ou l'éducation.

Avides d'attirer l'attention des jeunes électeurs qui passent des heures rivés sur YouTube, les candidats dépensent sans compter dans leur campagne pour se faire une place sur le site détenu par Google, ou sur d'autres plateformes internet comme FaceBook.

Un prochain débat CNN/YouTube opposant cette fois les candidats républicains est prévu le 17 septembre en Floride.

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