Bien connu des collectionneurs de fichiers MP3 illégaux et de films piratés, Demonoid.com a dû fermer ses portes à la fin juin aux Pays-Bas à la suite de pressions exercées par l'organisme anti piratage BREIN. À peine une semaine plus tard, il renaissait de ses cendres, hébergé cette fois-ci à Laval, sur les serveurs de Netelligence Hosting Service.

Bien connu des collectionneurs de fichiers MP3 illégaux et de films piratés, Demonoid.com a dû fermer ses portes à la fin juin aux Pays-Bas à la suite de pressions exercées par l'organisme anti piratage BREIN. À peine une semaine plus tard, il renaissait de ses cendres, hébergé cette fois-ci à Laval, sur les serveurs de Netelligence Hosting Service.

Techniquement, ni la prétendue suite de Harry Potter ni aucun autre fichier protégé par des droits d'auteurs ne sont cependant présents sur les disques durs de l'entreprise lavalloise.

C'est là tout le génie du protocole Bittorrent. Extrêmement populaire, cette technique de transfert ne nécessite que la mise en ligne d'un petit fichier nommé «torrent», dont le rôle est de coordonner les échanges de données entre les usagers. Tout au long du processus, les seuls endroits où se trouvent les fichiers sont les ordinateurs des usagers.

Joint par La Presse hier, le responsable de Netelligence Hosting Service, Billy Karasakopoulos, a d'ailleurs immédiatement admis qu'il hébergeait Demonoid.com et a reconnu que le site a dû être fermé à la suite de problèmes légaux aux Pays-Bas. «Ce n'est pas illégal ici d'héberger un site comme Demonoid, a-t-il cependant soutenu. Il n'y a pas de fichier hébergé en tant que tel sur mon serveur. Demonoid n'est au bout du compte qu'un moteur de recherche, comme Google.»

«Si quelqu'un se plaint en disant que ce que nous faisons est illégal et que nos avocats abondent dans le même sens, nous allons cesser de faire affaires avec Demonoid», a ajouté M. Karasakopoulos.

L'implantation de Demonoid.com à Laval pourrait, selon le professeur Pierre Trudel, spécialiste du droit du cyberespace à l'Université de Montréal, s'expliquer par la faiblesse relative des lois antipiratage canadiennes. «Le piratage est clairement interdit au Canada. Par contre, la responsabilité de l'hébergeur par rapport à celui qui met le document en ligne est moins claire ici qu'aux États-Unis, a-t-il indiqué. Cela leur procure une certaine immunité.» Qui plus est, la surveillance policière est moins intensive ici que dans bien d'autres pays, avance M. Trudel.

Selon José Fernandez, spécialiste de la sécurité informatique de l'École polytechnique de Montréal, le protocole Bittorrent fait qu'il est extrêmement difficile, voire impossible, de retracer la première personne qui a mis un fichier en ligne. «Même si on arrivait à retrouver l'ordinateur d'où vient le document, il se peut très bien qu'il s'agisse d'une machine «zombie» compromise sous le contrôle de pirates», a-t-il expliqué.

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