Le commerce électronique se porte bien au Canada, même très bien. Selon l'Enquête sur le commerce électronique et la technologie (ECET) effectuée annuellement par Statistique Canada, les ventes en ligne des secteurs privé et public auraient cru de 40% au pays au cours de la dernière année pour atteindre 49,9 milliards de dollars.

Le commerce électronique se porte bien au Canada, même très bien. Selon l'Enquête sur le commerce électronique et la technologie (ECET) effectuée annuellement par Statistique Canada, les ventes en ligne des secteurs privé et public auraient cru de 40% au pays au cours de la dernière année pour atteindre 49,9 milliards de dollars.

Précisons que par «commerce électronique», cette étude entend les ventes effectuées sur l'internet, que le paiement se fasse ou non en ligne, et qu'il englobe la valeur des commandes reçues par internet.

Deux raisons expliquent cette progression selon Philippe Le Roux, président de VDL2, boîte spécialisée en stratégie web. «D'une part, la majorité de la population a désormais adopté internet (70% au Québec - NETendances, CEFRIO). D'autre part, cette arrivée massive de consommateurs sur le web a contraint les entreprises à y développer une offre. Auparavant, Internet était perçu comme un phénomène marginal et parallèle alors qu'aujourd'hui, la plupart des entreprises s'en servent pour faire des affaires et cherchent à s'y positionner.»

La plus forte croissance (42%) a été enregistrée dans le secteur privé avec des ventes qui totalisent 46,5 milliards, alors que celles du secteur public ont crû de 17% pour se chiffrer à 3,4 milliards. Spécifions également que la plupart de ces ventes s'effectuent entre entreprises. Ce qui représente 68% du commerce électronique dans le secteur privé. Autre preuve que les affaires électroniques font maintenant partie du quotidien des entreprises canadiennes: 45% d'entre elles ont effectués des achats en ligne en 2006.

En outre, l'étude nous apprend que certains secteurs d'activité tirent davantage leur épingle du jeu que d'autres. Ainsi, dans le secteur privé, quatre industries se partagent 61% des ventes en ligne: le commerce de gros (19%), le transport et l'entreposage (18%), la fabrication (14%) et le commerce de détail (10%).

Le secteur du commerce de détail a d'ailleurs connu l'une des croissances les plus rapides en enregistrant 4,7 milliards de ventes en ligne en 2006, presque le double de 2005. Pour ce secteur, le pourcentage d'entreprises qui vendent en ligne est passé de 10% en 2005 à 15% en 2006. Cette proportion atteint même 33% chez les entreprises de 100 employés et plus.

Bien que ces résultats impressionnent, le commerce électronique ne représente toutefois qu'une parcelle de l'ensemble du marché du détail, soit un peu plus de 1% des ventes globales.

«Aujourd'hui, avec le recul, nous constatons que les occasions d'affaires sur l'internet diffèrent d'une industrie à l'autre, fait remarquer le stratège. À titre d'exemple, dans les domaines du voyage ou de l'industrie culturelle, il est devenu essentiel d'avoir un site web transactionnel et de passer d'abord par internet pour déployer sa stratégie marketing. Dans le secteur du vêtement, il est primordial d'être en ligne mais les ventes peuvent très bien s'effectuer en magasin. Toutefois, si j'exploite un restaurant, il n'est absolument pas pertinent d'investir dans un site internet mais essentiel de prévoir des budgets pour s'inscrire dans les guides et répertoires interactifs.»

Ainsi, l'expérience nous apprend que toutes les entreprises gagnent aujourd'hui à utiliser internet. Toutefois, il n'y a pas de recette unique. Ce qui permet à votre concurrent de se démarquer, peut s'avérer un gouffre financier pour votre entreprise. «D'où l'importance d'analyser sa situation avant de se lancer dans l'acquisition de solutions technologiques, conseille Philippe Le Roux. On voit encore trop d'entreprises gaspiller des fortunes dans des projets qui ne donnent aucun résultat.»

Liette D'Amours est directrice des communications au CEFRIO, un centre de recherche-expérimentation et de transfert spécialisé en appropriation des technologies de l'information.