Comme beaucoup de professionnels et d'entrepreneurs québécois, Yves Lavigne vient de recevoir un formulaire du Registre Internet du Canada par la poste. Le drapeau du Canada qui figure sur l'en-tête du formulaire laisse croire qu'il s'agit d'une quelconque agence gouvernementale.

Comme beaucoup de professionnels et d'entrepreneurs québécois, Yves Lavigne vient de recevoir un formulaire du Registre Internet du Canada par la poste. Le drapeau du Canada qui figure sur l'en-tête du formulaire laisse croire qu'il s'agit d'une quelconque agence gouvernementale.

Le formulaire est déjà partiellement rempli: le nom de l'entreprise de M. Lavigne, son secteur d'activité, l'adresse de son site internet, ainsi que son adresse postale sont déjà inscrits.

On réclame une mise à jour des informations de base. En plus, on invite le titulaire du site internet à ajouter trois mots clés, par exemple des produits ou services offerts par son entreprise. Ces mots seront intégrés au registre, promet la lettre. Cela permettra aux clients potentiels de repérer le site web plus facilement.

C'est une maison d'édition de Hambourg, DAD Deutscher Adressdienst GmbH, qui est responsable de gérer la collecte d'informations et la mise en forme des annonces. Il faut donc retourner en Allemagne le formulaire dûment signé, par fax ou par la poste en utilisant l'enveloppe de retour prévue à cet effet. En Allemagne? «Cela sent l'arnaque!», s'est dit M. Lavigne. Il a eu bien raison.

Le Registre Internet du Canada est une bannière trompeuse. Son site internet, très bien ficelé, existe vraiment. Mais il s'agit d'un obscur moteur de recherche d'entreprises.

En aucun cas, le Registre est responsable de la gestion des noms de domaine internet. C'est plutôt Verisign Global Registry Services qui gère les quelque 65 millions de noms de domaines point.com et point.net à travers le monde.

Et au Canada, c'est l'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (ACEI), une corporation canadienne sans but lucratif, qui gère les 841 000 noms de domaines point.ca.

D'ailleurs, l'organisme sans but lucratif a lancé une alerte, à la fin d'avril, après avoir reçu une vingtaine de plaintes sur cette escroquerie.

L'ACEI demande de ne pas répondre à la lettre qui n'est qu'un subterfuge. En lisant attentivement le formulaire, on découvre qu'il s'agit d'un contrat déguisé. Gare à ceux qui le signent machinalement, en le confondant avec de la paperasserie gouvernementale.

Ils viennent de s'engager à payer 1457$ par année, pour inscrire leur entreprise au Registre Internet du Canada. Et leur commande se renouvellera automatiquement pour trois ans.

Forte de la signature au bas du contrat, l'entreprise allemande leur enverra donc une facture de 4371$ pour trois ans! À ceux qui refusent de payer, elle menacera de recourir à une agence de recouvrement. Quel cauchemar!

Le problème qui est d'abord apparu au Québec, s'est répandu à l'extérieur de la province, a indiqué David Hicks, directeur des communications à l'ACEI. Des titulaires de sites internet d'Ottawa, de Toronto et de Vancouver ont reçu une version anglaise du formulaire.

Le piège est déjà archiconnu en France, en Suisse, en Belgique, en Angleterre et ailleurs en Europe, où l'entreprise allemande a créé une Registre Internet français, un Registre Internet belge

Les internautes piégés se défoulent à qui mieux mieux sur les forums de discussion. Un site internet se consacre même à dénoncer l'arnaque et son promoteur (https://www.stopecg.org/dad.htm).

La pêche aux cartes

Une nouvelle technique d'hameçonnage pourrait faire de nombreuses victimes, met en garde l'Institut de la sécurité de l'information du Québec (ISIQ).

Il s'agit de Trojan.Kardphisher. À la manière d'un cheval de Troie, le «pêcheur de cartes de crédit» s'installe dans votre ordinateur à votre insu. Il fait apparaître à votre écran une fausse fenêtre Microsoft.

Dans ce message qui porte le nom de «Microsoft Piracy Control», on vous informe que la licence de votre système d'exploitation est usurpée par quelqu'un d'autre. Pour rétablir la situation, on vous demande de réactiver votre logiciel Windows en fournissant votre numéro de carte de crédit.

Soyez vigilant, il est facile de tomber dans le piège.