Ce n'est pas seulement sous le chapiteau que le Cirque du Soleil innove. La compagnie québécoise utilise désormais le web pour vendre près de 80 % de ses billets en Amérique du Nord et pour recruter des artistes internationaux.

Ce n'est pas seulement sous le chapiteau que le Cirque du Soleil innove. La compagnie québécoise utilise désormais le web pour vendre près de 80 % de ses billets en Amérique du Nord et pour recruter des artistes internationaux.

En plus des auditions tenues partout sur la planète, dont au Québec, le Cirque a commencé depuis quelques semaines à utiliser un «recruteur virtuel» sur son site web.

«Les gens peuvent se manifester sans qu'on les sollicite. Sur le plan planétaire, c'est très intéressant pour nous. Une fois qu'on a vu la vidéo de l'artiste, on peut envoyer un recruteur», explique le PDG du Cirque, Daniel Lamarre.

La troupe québécoise compte déjà sur une banque de plus de 5000 artistes, incluant tous les collaborateurs actuels et potentiels. En mai, les recruteurs du Cirque tiendront des auditions également à Los Angeles et San Francisco, recherchant plus particulièrement des danseurs.

Billetterie

La billeterie électronique du Cirque existe, elle, depuis près d'un an. Daniel Lamarre indique que cet outil a déjà dépassé tous les objectifs établis au départ.

«On est étonnés. C'est clair que les gens commandent maintenant leur billet de spectacle sur Internet», dit-il.

La troupe québécoise vend désormais tout près de 80 % des billets de ses spectacles présentés en Amérique du Nord grâce à un site interactif où les visiteurs peuvent voir le positionnement des sièges libres face à la scène.

Le système fonctionne pour le Canada et les États-Unis et le Cirque compte l'implanter ailleurs à moyen terme.

«Ça nous évite des intermédiaires tout en permettant de constituer une base de données de nos clients, ajoute M. Lamarre. Quand on utilise un tiers, qui vend des billets pour de nombreux spectacles, il n'y a pas le même intérêt pour nos clients que le nôtre.»

La clientèle du Cirque est particulière, estime Daniel Lamarre. Un million de personnes dans le monde sont membres du Club Cirque et ça augmente de 10 000 par mois, souligne-t-il.

«Les gens sont interactifs avec nous. On voit les choses qu'ils aiment et celle qu'ils aiment moins. Ils partagent un grand sentiment d'appartenance avec le Cirque», croit-il.

Une recherche effectuée récemment a démontré, selon lui, que les Québécois ont adopté la troupe de façon telle que «le Cirque ne nous appartient plus. Il appartient aux Québécois qui ont la même relation qu'on avait, dans les années 70, avec les Canadiens de Montréal.»

Ceci signifie des attentes précises sur les façons de faire en matière d'art, d'environnement et de causes sociales. Les fans ne souhaitent jamais voir «leur» Cirque devenir complaisant. «Nos membres sont intransigeants, confie M. Lamarre. C'est fantastique parce que ça nous oblige à avoir des comportements qui renvoient à l'origine du Cirque. Ce que les gens craignent quand on grandit, c'est qu'on perde nos valeurs de fond.»