Le groupe de télévision NBC et le groupe de médias Viacom ont lancé une nouvelle attaque juridique contre le site d'échanges de vidéos YouTube, pour le forcer à filtrer les contenus piratés envoyés par les internautes.

Le groupe de télévision NBC et le groupe de médias Viacom ont lancé une nouvelle attaque juridique contre le site d'échanges de vidéos YouTube, pour le forcer à filtrer les contenus piratés envoyés par les internautes.

NBC et Viacom ont déposé une plainte qui soutient celle déposée en juillet dernier par le journaliste Robert Tur, qui a attaqué YouTube pour avoir laissé des internautes poster des extraits d'un de ses reportages de 1992 sur les émeutes de Los Angeles.

«Nous sommes confiants sur la légalité de notre position, et de l'énorme avantage (qui existe) à donner aux créateurs un endroit où poster et discuter leurs vidéos, qu'il s'agisse d'une vidéo familiale ou de la décision de la BBC de nouer un partenariat avec nous pour héberger son contenu», a répondu à l'AFP un porte-parole de Google, maison mère de YouTube, lundi.

«Nous remplissons nos obligations légales, qui prévoient de facilement retirer (les vidéos incriminées) et protègent contre les poursuites les hébergeurs comme YouTube», a ajouté Google, qui a acheté YouTube en 2006 pour 1,65 milliards de dollars.

La plainte de Viacom et NBC est une nouvelle attaque contre YouTube, après celle que vient de déposer Premier League, l'organisme qui gère l'élite du football anglais, à propos d'images du championnat anglais de football parus sur YouTube sans autorisation.

Déjà en mars dernier Viacom a porté plainte et réclamé un milliard de dollars à YouTube pour des vidéos pirates envoyées sur son site.

Mais c'est la première fois que le groupe NBC se joint aux attaques contre YouTube. NBC et YouTube ont pourtant noué un partenariat depuis juin dernier pour éviter que des clips piratés de NBC n'apparaissent sur YouTube.

En décidant de soutenir la plainte d'un individu contre Google, les deux groupes espèrent un jugement de fond qui fera jurisprudence.

Ils estiment que YouTube ne peut invoquer l'actuelle interprétation de la loi américaine sur les médias numériques (Digital Millenium Copyright Act), qui ne demande aux hébergeurs que de retirer les contenus piratés si le propriétaire le demande.

«Ainsi YouTube continuerait à profiter de contenus illégaux et profiter de la protection de la loi, tout en reportant sur des milliers ou des millions de propriétaires de droits d'auteurs le coût de la surveillance du site YouTube», écrivent les deux groupes dans leur plainte.

«Ce serait un perpétuel jeu du chat et de la souris» où des auteurs devraient envoyer des avertissements à chaque fois qu'une vidéo pirate apparaît, ajoutent-ils.

«Le Congrès ne peut avoir voulu une situation si évidemment injuste», ajoutent les deux groupes, «où YouTube peut échapper à ses responsabilités pour une activité commerciale de cette nature».

Ils arguent que YouTube aurait les moyens d'un filtre préalable, puisque déjà ses équipes visionnent les contenus pour éliminer les contenus pornographiques, par exemple, ou bloquent automatiquement certains contenus pirates de groupes avec lesquels il a conclu un accord.