La plus ancienne des Bibles, le «Codex Sinaiticus», ramenée d'Égypte par un savant allemand au 19è siècle puis dispersée dans quatre pays, va être assemblée sur Internet, a indiqué à l'AFP le directeur de la Bibliothèque universitaire de Leipzig.

La plus ancienne des Bibles, le «Codex Sinaiticus», ramenée d'Égypte par un savant allemand au 19è siècle puis dispersée dans quatre pays, va être assemblée sur Internet, a indiqué à l'AFP le directeur de la Bibliothèque universitaire de Leipzig.

Le projet, à l'initiative de la British Library, prévoit de numériser et de présenter sur Internet les quelque 400 pages de ce qui est considéré par les experts comme la plus ancienne Bible du monde, aujourd'hui dispersées à Leipzig, Londres, Saint-Pétersbourg et au monastère Sainte-Catherine en Égypte.

Le «Codex Sinaiticus» a été rédigé entre 330 et 350 sur des peaux de boeuf par les moines du monastère Sainte-Catherine, sur le Mont Sinaï en Egypte, puis laissé à l'abandon.

Un grand mystère plane toujours sur la date et les raisons de la division du manuscrit.

Les 400 pages aujourd'hui conservées ont été ramenées au cours du 19ème siècle par le savant allemand Konstantin von Tischendorf, originaire de Leipzig, lors de trois voyages successifs. L'histoire de cet explorateur original a été relatée dans la dernière édition du magazine Der Spiegel, parue lundi.

Sur ces 400 pages, 43 pages sont entreposées à la Bibliothèque universitaire de Leipzig depuis 1844, a expliqué Ulrich Schneider, le directeur de la bibliothèque de la ville est-allemande.

La ville de Saint-Pétersbourg, elle, ne détient plus que cinq pages sur les 347 qu'elle a obtenues au 19ème siècle grâce à Tischendorf et à un chercheur russe concurrent: les 342 autres ont été revendues par Staline à la cité de Londres au cours du XXème siècle.

Enfin, douze pages sont toujours aux mains des moines du monastère Sainte-Catherine, qui ont pendant longtemps réclamé le retour des autres pages du Codex.

«Ils ont finalement décidé de prendre part au projet de numérisation du Codex», s'est félicité M. Schneider.

Le projet, soutenu par de nombreuses fondations privées, prévoit de présenter sur Internet une reconstitution virtuelle du Codex Sinaiticus, à partir de 2009, ainsi qu'un fac-similé en version papier.

Les pages originales, couvertes sans interruption d'une élégante calligraphie grecque, sont aujourd'hui intransportables.

Cette Bible est aussi considérée comme contenant la version complète la plus ancienne du Nouveau Testament.