Photos de partys bien arrosés, jeunes femmes en petite tenue, poses à connotations sexuelles entre jeunes hommes torse nu, futurs policiers posant avec une arme à feu lors d'une partie de poker : voilà quelques-uns des clichés qu'on retrouvait, jusqu'à hier, sur le site personnel de Simon Comtois, policier à Montréal.

Photos de partys bien arrosés, jeunes femmes en petite tenue, poses à connotations sexuelles entre jeunes hommes torse nu, futurs policiers posant avec une arme à feu lors d'une partie de poker : voilà quelques-uns des clichés qu'on retrouvait, jusqu'à hier, sur le site personnel de Simon Comtois, policier à Montréal.

Sur une des photos, on voit le jeune agent Comtois, le jour de sa prestation de serment au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), en avril 2006, avec sa mère menottes aux poignets, à la blague. Sur plusieurs autres, on le voit lorsqu'il était étudiant à l'École nationale de police de Nicolet ou encore en techniques policières. Les photos de son après-bal sont d'ailleurs éloquentes, certaines étant intitulées «gang bang» ou encore «débauche totale».

Mis à part les quelques 500 clichés, le site contient aussi une partie écrite, où l'on apprend ce que Simon Comtois «déteste par-dessus tout» : «le bien-être social, la solitude, les gens snobs, les garagistes, le prix de l'essence, les «allumeuses» et bien d'autres. On apprend aussi qu'il aime, entre autres, «la guitare acoustique, les terrasses, les gens honnêtes, sa famille, ses amis, sa future carrière».

Vérification faite, il n'est pas du tout interdit pour un policier de tenir un blogue ou un site internet personnel du type «myspace» ou encore «live spaces», comme celui de M. Comtois.

«S'il l'avait fait comme un simple citoyen sans s'identifier comme policier, il n'y aurait pas eu de problèmes, a affirmé hier après-midi le chef de la section des communications du SPVM, Paul Chablo. Mais le règlement stipule que toute utilisation du logo du service de police doit être autorisée par la division des communications.»

«À ma connaissance, on n'a pas eu de demande, mais on ne fait pas ici son procès, a-t-il ajouté. Le dossier a été transmis aux affaires internes pour enquête.»

C'est que, à l'entrée même du site de l'agent Comtois, se trouve le logo du SPVM, ce qui contreviendrait à la règle, s'il n'a pas reçu une autorisation.

De plus, selon le règlement de discipline interne au SPVM, les policiers doivent avoir «un comportement exemplaire en tout temps», soutient M. Chablo.

«On ne doit pas agir de manière à ternir l'image du service, ni nuire à la confiance de la population envers la police», explique ce dernier. L'enquête devra donc déterminer s'il y a eu manquement en ce sens.

«On va faire les démarches nécessaires pour demander que le site soit fermé», a conclu le responsable des communications du SPVM. Moins de deux heures après cette conversation, le blogue n'était déjà plus disponible.

Informé par La Presse de l'existence de ce site, le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, Yves Francoeur, n'a pas semblé, non plus, approuver le contenu.

«Les photos sur ce site datent pour la grande majorité de l'époque où M. Comtois était étudiant. Il ne s'est probablement pas rendu compte qu'il était policier, le jour où il a gradué. Il est temps qu'il s'en rende compte et qu'il débranche son site», a déclaré M. Francoeur par voie de courrier électronique.