Au moins cinq élèves de l'école secondaire de Neufchâtel ont été suspendus pour avoir dénigré leur établissement et des membres du personnel sur Internet. Certains propos tenus s'apparenteraient à des menaces de mort.

Au moins cinq élèves de l'école secondaire de Neufchâtel ont été suspendus pour avoir dénigré leur établissement et des membres du personnel sur Internet. Certains propos tenus s'apparenteraient à des menaces de mort.

C'est un jeune de 15 ans qui a mis en ligne un site personnalisé sur lequel il jette son fiel. Par la chanson, il critique le programme d'éducation internationale (PEI) de l'établissement et son directeur. Mis au courant de la situation lundi, la direction n'a pas tardé à agir.

«Nous avons suspendu l'élève parce que ça attaquait la réputation de l'école et que nous devons la défendre. Je peux comprendre que des jeunes soient mécontents, mais ce qui est écrit enfreint notre code de vie qui vise à transmettre des valeurs de respect», explique la directrice, Nadine Genest.

L'école a aussitôt bloqué l'accès au site à partir de ses ordinateurs. Il est maintenant fermé.

Lors de l'entretien avec la directrice, hier après-midi, il était question d'un seul élève suspendu. Plus tard en journée, Le Soleil a appris qu'au moins cinq jeunes s'étaient fait montrer la porte.

C'est que des amis du créateur du site y ont laissé des commentaires grossiers. Une information que Mme Genest n'a pas cru bon nous transmettre.

Comme les ados aiment le Net, c'est sur un service de messagerie (MSN) que Le Soleil a joint en soirée certains des étudiants concernés.

L'un d'eux, qui a laissé un commentaire sur le fameux site, juge sa suspension et celle de deux autres amis injuste, avouant du même coup que certains propos étaient vulgaires.

Voici un extrait de ce qu'on pouvait y lire : «Je hais le (PEI) et la personne qui gouverne ce foutu programme de merde (...) Je ne vise aucunement une personne chauve avec des lunettes, vraiment pas beau (le directeur)». Il souligne que ce n'est pas pire que ce que peuvent écrire des éditorialistes ou dire des animateurs radio.

Selon ce que Le Soleil a pu apprendre, la direction aurait imposé une sanction à tous ceux qui ont laissé des commentaires, considérant qu'ils entérinaient tout ce que l'auteur avait écrit dans sa chanson.

Mais voilà, le fameux auteur n'a pas voulu nous transmettre le texte controversé. Plus qu'une suspension, il risque l'expulsion.

D'autres sources nous indiquent qu'il était écrit sur le site : «Moi, je mettrais une bombe dans ton char, le chauve.» Malheureusement, il est impossible de savoir qui, du créateur du site ou d'un de ceux qui a laissé un commentaire, a la paternité de ces paroles.

La direction de l'école prendra une décision au retour des vacances de Pâques sur l'avenir du jeune qui est à l'origine de ces suspensions.