La société Branchez-Vous! surfe sur l'arrivée grandissante des annonceurs sur Internet et sur le regain d'intérêt des investisseurs.

La société Branchez-Vous! surfe sur l'arrivée grandissante des annonceurs sur Internet et sur le regain d'intérêt des investisseurs.

Poussée par cette vague, elle a bien l'intention de participer à la consolidation de ce marché en croissance.

«Il y a une logique de regroupement, dit son président, Patrick Pierra. D'ici deux ans, il y aura des occasions qui nous permettront de jouer notre rôle de leader.» Toute petite, avec ses 11 employés, la PME montréalaise est pourtant une des rares entreprises canadiennes inscrites en Bourse dont le modèle d'affaires est basé sur la vente de publicité sur Internet.

Elle le fait sur ses propres sites, comme branchez-vous.com, un portail d'information spécialisé en technologie, et sur une cinquantaine de sites partenaires qu'elle représente auprès des annonceurs et des agences.

Son réseau inclut notamment la version française de Canada411.com, le site de petites annonces LesPAC.com et 12 sites d'Astral Media, dont MusiquePlus.com et RadioEnergie.com.

«On regarde de quelle façon mettre à profit notre expertise dans ce marché, dit Patrick Pierra. Nous avons plusieurs atouts : nous sommes une société publique, nous n'avons pas de dettes, nous sommes rentables et nous avons un avoir des actionnaires de 1 million.»

Le président estime que Branchez-vous! peut grandir entre les petites entreprises indépendantes qui ont moins de ressources et les grands diffuseurs d'information qui ont de la difficulté à rentabiliser leurs activités de ventes publicitaires sur Internet.

Branchez-vous! se prépare pour des transactions. «Il y a de l'intérêt à continuer, dit Patrick Pierra. Notre histoire n'est pas finie.»

Plusieurs dossiers sont à l'étude. L'entreprise considère qu'elle est en mesure d'ajouter de la valeur à des petites firmes grâce à sa force de vente, à sa plate-forme de promotions et aux économies d'échelle. «Notre préférence va aux acquisitions, même si nous avons la flexibilité pour verser des dividendes ou racheter des actions.»

Pour le moment, Branchez-vous! n'a pas de besoins financiers, mais elle n'exclut pas la possibilité de faire un placement privé ou une émission d'actions si c'était nécessaire. «Durant la période 2001 à 2005, il était difficile de lever du capital, dit Patrick Pierra. Aujourd'hui, c'est un peu différent, car nous avons fait preuve de bonne gestion et le marché est plus ouvert aux titres technologiques.»

L'entreprise a 29,3 millions d'actions en circulation à la Bourse de croissance TSX. Elle ne compte pas à court terme s'inscrire à la grande Bourse de Toronto.

Historiquement, son titre a oscillé entre 10 et 25 cents. Mais il a pris du tonus au cours des dernières semaines en raison du potentiel de l'entreprise et des efforts consentis du côté des relations avec les investisseurs, croit le président. Branchez-vous! est rentable depuis 2002.

Au troisième trimestre de 2006, elle a toutefois essuyé une perte de 97 000 $. «Cela a pu inquiéter le marché, reconnaît le président. Mais ça concernait en grande partie une entente liée à la rémunération d'un vice-président qui est devenu actionnaire.»

Après neuf mois, l'entreprise déclare des revenus de 2,4 millions et un bénéfice net de 67 000 $. Au cours de l'exercice 2005, elle avait enregistré des ventes de 2,6 millions et un profit net de 550 000 $ en 12 mois.

Les prochains résultats seront publiés avant la fin d'avril.

M. Pierra constate une progression régulière de 20 % à 40 % par an de la publicité sur Internet.

«La marée n'a cessé de monter, dit-il. Il n'y a pas de point d'inflexion. Dans l'avenir, le marché publicitaire continuera à progresser même si le rythme de croissance finira par ralentir.»

Cela dit, souligne le président, le marché québécois a réalisé une bonne partie du rattrapage par rapport au marché canadien, lui-même en retard sur celui des États-Unis.

Par ailleurs, ajoute-t-il, les Canadiens dépensent moins sur Internet que dans les autres médias, par rapport aux Américains. Les annonceurs canadiens sont toutefois solides, précise-t-il, puisqu'ils proviennent des secteurs de l'automobile, des services financiers, de l'informatique et des télécommunications.

Malgré tout, la partie n'est pas gagnée pour Branchez-vous!, qui doit notamment augmenter son volume d'affaires et ses parts de marché. «Plus d'un tiers de nos revenus proviennent de l'extérieur du Québec, dit-il. Nous voulons accroître nos ventes dans le Canada anglais.»

L'entreprise devra aussi résister aux assauts de la concurrence. «C'est un marché très fragmenté par rapport à celui de la radio, de la télévision et de la presse écrite», explique Patrick Pierra.

Pour les médias traditionnels, il y a de un à cinq concurrents par cible, calcule-t-il. Dans le cas de l'audience Internet, il y a des dizaines de sites sur lesquels on peut trouver des nouvelles ou des offres de divertissement.

Pour rejoindre le public québécois, une vingtaine d'entreprises vendent de la publicité sur Internet. Branchez-vous! ferait partie du Top 5.

Enfin, du côté des ressources humaines, l'entreprise devra recruter des vendeurs. «Et ce n'est pas chose facile», avoue le président.