Aurions-nous pensé fouiner un jour sur Internet pour trouver un ancien lustre à pampilles ou une bibliothèque de notaire? Il faut se rendre à l'évidence: plusieurs antiquaires s'affichent désormais en ligne.

Aurions-nous pensé fouiner un jour sur Internet pour trouver un ancien lustre à pampilles ou une bibliothèque de notaire? Il faut se rendre à l'évidence: plusieurs antiquaires s'affichent désormais en ligne.

Leur but: offrir une vitrine à quelques-uns des articles de leur inventaire, spécifiant année d'exécution, dimensions, provenance et parfois même les prix.

Adélard Denis a son site depuis 2003 et inscrit ses prix. Pour lui, c'est indispensable. «Je veux donner l'information maximum avant que les gens ne se déplacent. Les gens font une présélection, nous appellent et prennent rendez-vous pour venir voir le meuble», explique Adélard Denis, qui vend et restaure des meubles début XXe et XIXe, rue Sainte-Catherine, à Longueuil.

Ça n'empêche pas les mordus et la clientèle plus âgée et plus en moyens de continuer à chiner le dimanche rue Notre-Dame ou en Estrie. «Les gens qui aiment les antiquités continuent à se déplacer. La quête est importante et agréable», indique Julie Foisy, employée chez Grand Central, un antiquaire haut de gamme dans le quartier Saint-Henri. Grand Central a un site depuis un an environ. Dès le départ, on a voulu afficher une dizaine de produits par catégorie : meubles, luminaires et objets décoratifs. «On avait déjà une clientèle fidèle mais ça facilite les échanges.» Cette vitrine ne comporte aucun prix car, selon Julie Foisy, pour des sommes très importantes, on ne magasine pas par téléphone.

«C'est un outil de marketing. C'est pour les gens qui magasinent», affirme Philippe Delage, webmestre pour quatre antiquaires dans la grande région de Montréal. Sa firme Reliqa.com (anciennement exquisemedia.ca) a notamment créé les sites des boutiques Grand Central, rue Notre-Dame Ouest et de Cité Déco Meuble, rue Amherst. Deux antiquaires très différents, le premier débordant de cristal et d'argenterie, l'autre présentant du mobilier des années 50 à 80.

La clientèle locale tend à disparaître et les antiquaires surnagent difficilement, remarque Adélard Denis. C'est pourquoi l'outil que constitue Internet est devenu primordial, dit-il. Bien des propriétaires de grandes maisons n'habitent pas juste au centre-ville ou dans les quartiers commerçants, fait-il remarquer. Les citoyens de Boucherville ou de Sainte-Julie sont aussi de grands amateurs d'antiquités, ajoute M. Denis.

Et les appels en provenance de Gatineau ou de Québec ne sont pas exceptionnels. «Dans les monster houses (manoirs) de Boucherville, il y en a de la place. Mes clients ont de grandes maisons. Et les gens des régions me connaissent maintenant», souligne M. Denis, affirmant que 80 % de ses transactions d'affaires se font grâce à Internet.

On peut aussi acheter des antiquités aux enchères sur eBay.ca mais là, il faut avoir confiance. Selon Andrea Stairs, porte-parole de eBay pour le Canada, on trouve 409 000 articles différents dans la catégorie Maison et Jardin et 140 000 dans la catégorie Antiquités. Selon Mme Stairs, les évaluations par les clients eux-mêmes sont déjà une bonne indication du sérieux du vendeur. «J'ai des amis de Toronto qui ont acheté un ensemble de salle à manger des années 50 au Texas à bien meilleur prix que ce qu'ils auraient trouvé ici dans les magasins d'antiquités», a-t-elle souligné. Un système de protection sur le transfert de fonds jusqu'à concurrence de 2000 $ est également disponible à travers le site.

Pour en savoir plus:

- www.adelard-denis.com

- www.citedecomeubles.com

- www.grandcentralinc.ca

- www.ebay.ca