Le portail Internet américain MySpace est en train de lancer une version chinoise de son site communautaire, une première page d'accueil annonçant d'ores et déjà un «site en construction», a-t-on constaté vendredi.

Le portail Internet américain MySpace est en train de lancer une version chinoise de son site communautaire, une première page d'accueil annonçant d'ores et déjà un «site en construction», a-t-on constaté vendredi.

MySpace Chine, en version 2.0 et baptisée Mai Sibei, est toutefois déclarée comme une entreprise à capitaux chinois sur le site du Bureau du Commerce et de l'Industrie de la ville de Pékin où elle est formellement enregistrée.

Son représentant légal déclaré, Chen Junhong, n'a pu être joint vendredi pour apporter des précisions sur la forme de cette entreprise.

La qualité d'entreprise à capitaux chinois de Mai Sibei pourrait impliquer que le groupe de Rupert Murdoch se contenterait d'une participation minoritaire, en conformité avec les restrictions imposées aux compagnies étrangères en matière de services télécoms.

Selon le Wall Street Journal de vendredi, News Corp pourrait s'associer avec l'implantation chinoise d'International Data Group (IDG) ainsi qu'avec une société d'investissement chinoise China Broadband Capital Partners (CBC) LP, dirigée par l'ancien PDG de China Netcom Group, Edward Tian (Tian Suning).

Le Wall Street journal cite un ancien responsable de Microsoft, en charge jusqu'en décembre des services en ligne en Chine de MSN, Luo Chuan, qui a monté sa propre compagnie depuis et a affirmé être en négociations pour faire équipe avec MySpace, aux côtés d'IDG et CBC.

Avec ses 137 millions d'internautes fin 2006, la plupart jeunes, la toile chinoise, sur lequel le gouvernement exerce un strict contrôle, suscite les convoitises étrangères.

Mais l'entrée est difficilement accessible aux étrangers qui essaient parfois de contourner les obstacles politico-administratifs.

En juillet, le ministère de l'Industrie de l'Information (MII) a ainsi dénoncé l'utilisation par des compagnies étrangères de licences accordées en fait à des compagnies chinoises, pour exploiter «illégalement» des services télécoms. Il a rappelé que les opérateurs doivent posséder en propre leurs noms de domaines et marques déposées et non les avoir empruntés.

Une mise au point intervenant quelques mois après que l'américain Google, eut été accusé d'opérer son tout nouveau moteur de recherches pour la Chine sans la fameuse licence ICP (Internet Content Provider) permettant à une entreprise étrangère d'avoir des activités dans les télécommunications, y compris de fournisseur de contenu.

Par ailleurs, les étrangers se sont souvent heurtés en Chine à des obstacles d'ordre plus culturels.

eBay en Chine n'a ainsi pas réussi à rivaliser avec son rival local Taobao, qui selon une étude d'Analysys International, Taobao détenait en 2005, 57,7% du marché des ventes aux enchères sur internet en Chine, contre 31,5% pour eBay.

En décembre dernier, l'américain a annoncé qu'il renonçait à garder le contrôle de son principal site en Chine, EachNet, et qu'il l'intégrait dans une co-entreprise détenue à 51% par le groupe internet chinois Tom Online.