Le parquet de Tokyo a requis vendredi une peine de quatre ans de prison contre l'ancien PDG du groupe Internet Livedoor, Takafumi Horie, gourou déchu de la «nouvelle économie» nippone, impliqué dans un retentissant scandale de manipulation de cours et falsifications comptables.

Le parquet de Tokyo a requis vendredi une peine de quatre ans de prison contre l'ancien PDG du groupe Internet Livedoor, Takafumi Horie, gourou déchu de la «nouvelle économie» nippone, impliqué dans un retentissant scandale de manipulation de cours et falsifications comptables.

Le jugement est attendu en février 2007.

«En cherchant à donner l'impression qu'il ne contrôlait pas le contrôle du groupe, il (M. Horie) a menti sans vergogne» pendant son procès, qui avait débuté le 4 septembre dernier, a déclaré le procureur.

«Sans la moindre hésitation, l'accusé a trahi les actionnaires de la compagnie et les investisseurs, et a violé la loi. En outre, il n'a montré aucun regret sincère», a-t-il poursuivi.

«Il est manifeste qu'en tant que dirigeant numéro un du groupe, l'accusé est le cerveau du crime. Sa responsabilité criminelle est extrêmement grave et des sanctions sévères sont nécessaires», a conclu le procureur.

Le jeune Horie, 34 ans, qui clame son innocence, a plaidé non coupable tout au long de son procès qui s'achèvera le 26 janvier 2007.

Arrêté en janvier dernier et libéré sous caution en avril, il est accusé notamment d'avoir truqué les comptes de Livedoor pour transformer une perte en bénéfice.

Selon l'accusation, il aurait ordonné à son ex-directeur financier de gonfler de deux milliards de yens (13 millions d'euros) les prévisions de résultats pour le deuxième trimestre 2004, qui auraient initialement dû être de l'ordre de trois milliards de yens.

La chute brutale du «gourou» de l'Internet, idole d'une partie de la jeunesse, a profondément choqué l'Archipel, d'autant qu'il avait eu l'audace de s'attaquer à des entreprises symboles dont le dirigeant aurait pu être son père, sinon son grand-père. Un crime de lèse-majesté au Japon.

L'affaire avait également provoqué un phénoménal vent de panique à la Bourse de Tokyo, où des milliers de petits porteurs affolés avaient soudainement bradé tout leur portefeuille, manquant de peu de faire exploser le système informatique du marché.

Quatre autres anciens dirigeants de Livedoor, qui ont à l'inverse choisi de plaider coupable, sont jugés dans un procès séparé depuis le 26 mai à Tokyo.

Livedoor, dont la capitalisation boursière a fondu de 900 milliards à 100 milliards de yens en quelques mois, a fini par être radié de la cote.

Le groupe, qui a chassé M. Horie et ses coaccusés et s'est doté d'une nouvelle direction, n'a dû sa survie qu'à une alliance de dernière minute avec l'opérateur de télévision par câble Usen.