Bientôt, les parents pourraient ne plus avoir à se déplacer dans les écoles pour connaître le cheminement de leur enfant. Grâce à un logiciel, ils pourront consulter leur dossier dans Internet. Cette façon de faire est déjà instaurée depuis deux ans dans plusieurs écoles de l'Île-du-Prince-Édouard.

Bientôt, les parents pourraient ne plus avoir à se déplacer dans les écoles pour connaître le cheminement de leur enfant. Grâce à un logiciel, ils pourront consulter leur dossier dans Internet. Cette façon de faire est déjà instaurée depuis deux ans dans plusieurs écoles de l'Île-du-Prince-Édouard.

Dans les écoles de l'Est du Québec, cette nouvelle technologie serait bien accueillie. Cependant, plusieurs, comme le président du Syndicat de l'enseignement du Grand-Portage, Jean-Denis Bérubé, craignent les répercussions négatives sur les rencontres entre parents et professeurs, déjà peu populaires.

«Les parents des élèves du primaire participent à ces rencontres dans une proportion de 80 %. Mais plus l'enfant avance en degré, plus la présence des parents diminue. C'est encore pire lorsque l'enfant présente une difficulté d'apprentissage. À mon sens, si les parents peuvent tout consulter dans Internet, la fréquentation à nos rencontres n'augmentera certainement pas.»

La présidente du comité de parents à la CS Kamouraska-Rivière-du-Loup, Louise Barbeau, partage ces craintes. «Si nous leur donnons en plus une raison de ne pas s'y rendre, j'ai l'impression qu'ils seront encore moins nombreux à le faire. Ce serait intéressant, mais cela ne devra pas remplacer le contact humain, qui est très important.»

À l'Île-du-Prince-Édouard, toutes les écoles seront branchées au logiciel Students Archive d'ici 2009. Celui-ci permet aux parents de consulter à volonté le dossier scolaire de leurs enfants dans Internet : présence en classe, notes scolaires, plans de cours, devoirs et autres. «Avec l'arrivée de la fibre optique, l'implantation est facile. Cela rendra l'information disponible à tous, parents et enfants, plus facilement», affirme Serge Pelletier, de la commission scolaire du Fleuve et des Lacs, qui dessert les territoires du Témiscouata et des Basques. Lui aussi espère que cela ne remplacera pas les rencontres entre parents et enseignants.

De tels logiciels, comme celui appelé GPI, sont déjà utilisés à l'interne dans certaines commissions scolaires, dont Kamouraska-Rivière-du-Loup et des Phares à Rimouski. Les enseignants s'y s'échangent des informations servant à mieux encadrer le développement des élèves. Dans les deux cas, l'application n'a pas encore été étendue à Internet. «Nous y travaillons. C'est la prochaine étape. Le dossier et le portfolio numérique de l'étudiant seront accessibles de façon sécurisée directement en ligne», confie Guy Lavoie.

«Les parents sont souvent difficiles à joindre. Avec cette nouvelle façon de faire, ils pourront mieux suivre le cheminement de leur enfant», ajoute la directrice générale adjointe de la CS des Phares, Francine Doucet, précisant ne pas croire que cela nuira aux rencontres parents-professeurs. «Le but recherché est de permettre aux parents de recevoir le plus d'information concernant leur enfant. Au niveau du suivi, c'est fabuleux.» Pour Guy Lavoie, Internet ne remplacera pas tout. «C'est un outil complémentaire.»

Au ministère de l'Éducation, Marie-France Boulay explique que son ministère n'impose rien et que le choix d'utiliser un tel logiciel revient aux commissions scolaires.