Les blogueurs se sont imposés dans la campagne électorale aux États-Unis comme une source d'information très prisée face aux médias traditionnels.

Les blogueurs se sont imposés dans la campagne électorale aux États-Unis comme une source d'information très prisée face aux médias traditionnels.

Des sites de vidéos comme YouTube jusqu'aux blogues tels Daily Kos ou RedState, l'internet présente des portraits sans censure des candidats et sont vus comme de puissants médias qui peuvent influencer l'opinion publique voire le résultat des élections.

«Par bien des aspects, les blogueurs agissent de la même façon que les reporters de presse écrite et les vidéastes comme des reporters de télé», affirme Lee Rainie, directeur d'un observatoire de l'internet, Pew Internet and American Life Project.

«L'internet devient un nouvel acteur des médias dans la communication politique», a indiqué M. Rainie à l'AFP.

Ce nouvel impact a été démontré par une série de vidéos qui ont montré les hommes politiques dans des situations embarrassantes.

Un des plus fameux exemples est celui des images du sénateur de Virginie George Allen, diffusées sur YouTube où l'élu républicain traitait l'employée de son rival de l'épithète raciste «macaque».

M. Allen a subi une chute dans les sondages après la diffusion de la vidéo sur le site, qui draine pas moins de 20 millions de visiteurs par mois et qui a récemment été racheté par Google pour 1,65 milliard de dollars.

Un autre candidat a fait les frais de YouTube: Conrad Burns, sénateur républicain de Montana âgé de 71 ans, a été filmé piquant un somme à une audition au Sénat. On a ensuite pu le voir sur l'internet faisant des plaisanteries sur le statut légal du «gentil petit Guatelmatèque» qui travaille pour lui. Une troisième vidéo l'a montré avertissant ses administrés du danger du terroriste type «chauffeur de taxi le jour et tueur la nuit».

Nombre de ces vidéos embarrassantes sont exposées sur le net par les rivaux de ces candidats ou par des anonymes.

D'autres médias, comme les blogues voire les messages instantanés, sont aussi utilisés dans la campagne pour mobiliser les militants et les électeurs.

26 millions d'Américains utiliseraient l'internet pour chercher de l'information politique ou sur les élections de novembre, selon une étude publiée récemment par l'institut Pew mesurant le nombre de connexions un jour donné du mois d'août.

C'est deux fois et demi plus qu'en 2002 au moment des élections à mi-mandat, estime l'institut.

Joe Trippi, ancien responsable de la campagne du démocrate Howard Dean à l'élection présidentielle qui s'était appuyé sur l'internet pour lever des fonds, estime que le web va jouer un rôle accru dans les campagnes politiques, aux Etats-Unis comme dans le monde.

«J'envie les moyens qu'ils ont pour cette élection», a-t-il confié à l'AFP. «Je pense que l'internet devient de plus en plus puissant et qu'il va peser dans des combats électoraux à travers le pays», assure-t-il.

Toutefois il souligne qu'il n'est pas encore clair si l'influence de ce nouveau média se traduira dans les urnes.

«Nous ne savons pas encore si les mouvements d'opinion sont momentanés ou s'ils vont créer de vrais problèmes pour les candidats. Nous ne le saurons que le jour des élections».

Un tiers des 100 sièges du Sénat, les 435 sièges de la Chambre des représentants et 36 des 50 sièges de gouverneur d'Etat sont en jeu lors des élections du 7 novembre.