Anne-Sophie Lainnemé, 29 ans, devenue en 2004 le symbole médiatique des «petits» internautes poursuivis en justice par l'industrie du disque en guerre contre le piratage sur Internet, a comparu jeudi devant le tribunal de grande instance de Rennes. Le jugement a été mis en délibéré au 30 novembre.

Anne-Sophie Lainnemé, 29 ans, devenue en 2004 le symbole médiatique des «petits» internautes poursuivis en justice par l'industrie du disque en guerre contre le piratage sur Internet, a comparu jeudi devant le tribunal de grande instance de Rennes. Le jugement a été mis en délibéré au 30 novembre.

«Je téléchargeais les fichiers pour découvrir de nouveaux artistes et acheter leurs albums ou aller les voir en concert. Je n'avais pas l'intention de léser qui que ce soit», a déclaré devant le tribunal la jeune femme, qui avait défendu sa cause dans plusieurs médias en 2004. Elle avait même fait la Une d'un hebdomadaire culturel à grand tirage.

«Je pensais qu'on pouvait choisir de mettre à disposition nos fichiers, mais je ne savais pas que c'était automatique», a poursuivi Mme Lainnemé, au chômage en 2004 et devenue depuis institutrice.

Elle est poursuivie par la Société des producteurs de phonogrammes en France et par la Société civile des producteurs phonographiques.

«Des études très sérieuses ont été réalisées qui démontrent que le téléchargement n'a aucune influence négative sur l'industrie du disque», a ajouté son avocat, Me Bernard Lamon.

Sa cliente figurait en octobre 2004 parmi la cinquantaine de personnes visées en France par des plaintes pour avoir échangé illégalement des fichiers musicaux via les réseaux peer-to-peer (poste-à-poste, P2P). Mais la jeune femme, qui avait travaillé dans la communication pour un théâtre, était la seule à avoir témoigné à visage découvert dans la presse, à la radio comme à la télévision.

Un autre internaute a comparu jeudi à la suite de la jeune femme, pour des faits similaires. Le jugement a aussi été mis en délibéré au 30 novembre.