L'un des fondateurs de Wikipedia, l'encyclopédie sur Internet dont les articles sont écrits par les internautes, va lancer un service rival mais dont le contenu sera contrôlé par des experts et moins laissé à la libre intervention des amateurs.

L'un des fondateurs de Wikipedia, l'encyclopédie sur Internet dont les articles sont écrits par les internautes, va lancer un service rival mais dont le contenu sera contrôlé par des experts et moins laissé à la libre intervention des amateurs.

Créée en 2001, l'encyclopédie multilingue Wikipedia, l'un des sites Internet les plus consultés dans le monde, est l'un des plus éclatants succès du web gratuit et collaboratif, dit «wiki» («rapide», en hawaïen). Constamment, des internautes envoient des textes pour compléter ou mettre à jour les articles.

Larry Sanger, l'un de ses fondateurs mais qui l'avait quitté en 2002, frustré par la qualité du contenu, explique sur le site de sa future encyclopédie, Citizendium.com, qu'il veut garantir un contenu plus «responsable».

Les internautes proposeront leurs textes mais ils seront soumis à un comité d'éditeurs experts et de modérateurs. Ces experts devront démontrer «un niveau minimum de qualifications, basé sur des mesures du monde réel», comme «des diplômes», explique t-il.

M. Sanger dit vouloir «combiner un projet wiki avec une direction d'experts souple» pour créer un nouveau «projet de libre connaissance», qu'il se refuse à appeler encyclopédie.

Citizendium, qui fait actuellement appel aux auteurs amateurs, devrait démarrer publiquement dans quelques mois, selon le site https://citizendium.org/.

«Une alternative (à Wikipedia) est nécessaire et justifiée, pour permettre à chacun de travailler sous la direction d'experts et instaurer une responsabilité personnelle, y compris avec l'utilisation du vrai nom» des auteurs.

«Nous connaissons beaucoup d'universitaires qui ont tenté de contribuer à Wikipedia, mais ont été évincés par la communauté des internautes», a-t-il dit, estimant que Wikipedia souffre des dissensions entre auteurs, par exemple pour les articles ayant trait à la politique.

M. Sanger ne précise pas si les éditeurs seront payés et espère, mais sans pouvoir l'assurer, que le contenu sera publié en d'autres langues que l'anglais.

L'autre fondateur de Wikipedia, Jimmy Wales, a tenté d'organiser davantage son encyclopédie pour surmonter les dissensions, mais s'est refusé à mettre en place un contrôle par des éditeurs, au nom de la liberté d'expression, «des droits individuels et du respect de la Raison».

«Chacun a la responsabilité de penser, juger, décider, et nous ne devons abdiquer cette responsabilité ni à Wikipedia, ni à l'encyclopédie Britannica, ni à personne», a-t-il déclaré au Financial Times de mardi.