Le site français de partage de vidéos en ligne Dailymotion, conforté dans son succès après le rachat de son concurrent américain YouTube par le leader des moteurs de recherche Google, veut poursuivre son développement à l'international devant l'essor fulgurant de ce type de sites.

Le site français de partage de vidéos en ligne Dailymotion, conforté dans son succès après le rachat de son concurrent américain YouTube par le leader des moteurs de recherche Google, veut poursuivre son développement à l'international devant l'essor fulgurant de ce type de sites.

Lancé en mars 2005 par Benjamin Bejbaum et Olivier Poitrey, qui avait eu l'idée de mettre en commun leurs vidéos de voyage, Dailymotion se présente comme «le premier au monde à avoir fait du partage vidéos avec de l'encodage côté serveur».

Comme sur son concurrent américain YouTube, tout vidéaste amateur peut mettre à disposition sur le site ses films ou ses montages vidéos que les internautes peuvent consulter gratuitement, sans manoeuvre technique pour l'utilisateur.

«Nous avons voulu que les gens (...) puissent mettre leurs vidéos sur le net et gagner une vraie visibilité» au lieu de les garder pour eux, explique à l'AFP son co-fondateur Benjamin Bejbaum, lors d'un entretien téléphonique.

En septembre, Dailymotion a comptabilisé 9 millions de visiteurs uniques et 10 millions de pages consultées (contre 500 000 pages en mai) correspondant à 15 millions de vidéos visionnées.

Certes, Dailymotion fait encore pâle figure par rapport à YouTube, essentiellement tourné vers le marché américain et qui compte 72 millions de visiteurs mensuels. Mais ses fondateurs peuvent se targuer d'une croissance «assez régulière» de 40% du nombre de visiteurs mensuels.

Pour mettre la main sur YouTube, 14e site le plus visité au monde, le géant de l'internet Google a annoncé lundi qu'il déboursait 1,65 milliard de dollars, réalisant ainsi sa plus grosse acquisition.

Selon M. Bejbaum, cette acquisition «prouve la fiabilité d'une telle entreprise», la preuve que cette activité va devenir «très importante dans les prochaines années».

Fort de son succès, Dailymotion suscite les convoitises mais un rachat ne semble pas d'actualité. «Beaucoup de gens sont venus nous parler», confie M. Bejbaum, présent au marché annuel international des programmes télévisées (MIPCOM) à Cannes. Mais «pour l'instant, dit-il, ce n'est pas la question».

Pour se distinguer de YouTube, Dailymotion met en avant son côté européen, «beaucoup plus de partenariats avec d'autres sites web» que l'américain et une «technologie plus poussée» et internalisée.

Après une première levée de fonds de 150 000 euros en juin 2005, la société française a levé en août 7 millions d'euros auprès des sociétés de capital-risque Atlas Venture et Partech International.

Désormais, explique M. Bejbaum, Dailymotion, déjà disponible en six langues, «doit aller à l'international et être de plus en plus attrayant pour les internautes et les fournisseurs de contenus«.

Les internautes visionnent les vidéos gratuitement, les rentrées d'argent de Dailymotion, hébergeur et non éditeur, provenant uniquement des publicités placées à côté des vidéos, le groupe développant des «forfaits publicitaires».

Fort de sa technologie, la société a aussi noué des partenariats avec TF1, pour son site communautaire WAT, ainsi qu'avec Neuf Cegetel. Elle travaille sur d'autres partenariats «avec des chaînes de télé et des studios», indique M. Bejbaum, sans en dire plus.

D'ici à fin 2006, Dailymotion veut également «aller progressivement vers le partage de revenus pour les plus créatifs», c'est-à-dire que certains metteurs en ligne de vidéos pourraient «récupérer de l'argent grâce à la publicité» et à des annonceurs.

Dailymotion, qui a son siège à Paris, compte aujourd'hui 17 salariés et vise une trentaine d'embauches d'ici fin 2007.

La société ne communique ni son chiffre d'affaires ni la répartition de son capital.