Clips vidéo, films d'amateurs, performances musicales: les utilisateurs d'Internet fournissent de plus en plus de contenu aux sites en communauté, un espace de loisirs qui compte bien concurrencer les géants câblés de la télévision.

Clips vidéo, films d'amateurs, performances musicales: les utilisateurs d'Internet fournissent de plus en plus de contenu aux sites en communauté, un espace de loisirs qui compte bien concurrencer les géants câblés de la télévision.

Le défi se dessinait clairement au marché international des programmes télévisés (MIPCOM) de Cannes, avec la nouvelle race de médias sur Internet qui prospèrent et menacent de changer la face de la télévision.

MySpace, le plus grand site en communauté de la toile avec quelque 110 millions de membres, a annoncé son intention de passer à l'espace télévisé après avoir mis sur pied un espace réunissant les internautes autour d'intérêts communs ou de passions qu'ils peuvent partager avec leurs amis.

«Nous avons commencé avec la musique, la prochaine étape, ce sera le film, et la télévision fait partie du paysage», a expliqué David Fischer, qui dirige MySpace en Europe, lors d'une conférence à Cannes.

Autre raison de s'inquiéter pour les télévisions traditionnelles: les utilisateurs de MySpace ne sont pas seulement des collégiens, un bon tiers est âgé de 30 ans, voire plus en dehors des États-Unis.

MySpace n'est pas le seul nouveau venu à vouloir se tailler une part du gâteau.

AOL, division Internet du géant américain des médias Time Warner, a renforcé son contenu télévision dans l'année écoulée, surtout pour les enfants.

Et Google a ravi la vedette lundi en achetant le site d'échange de vidéos YouTube.

Les nouvelles compagnies pensent qu'elles peuvent faire une entrée fracassante dans le monde de la télévision sans se lier à une grande chaîne.

Aucune grande compagnie de télévision n'a progressé dans les 4 ou 5 dernières années, affirme Simon Assad, co-fondateur et directeur général de la compagnie Heavy, qui s'est acquis une solide clientèle masculine avec son site Heavy.com et ses vidéos sexy.

Certaines grandes chaînes américaines comme NBC Universal ou ABC se sont mises aux nouvelles tendances --NBC avec son réseau iVillage destiné aux femmes et ABC avec son espace ABC--, souligne Simon Assad.

Mais ceux qui ne s'adaptent pas aux changements vont avoir des problèmes.

Les gens veulent pouvoir s'exprimer et parfois créer eux-mêmes leur propre divertissement, ont souligné les analystes du MIPCOM.

«Le contenu généré par les utilisateurs est une occasion d'avoir une vraie relation avec le public, contrairement aux télévisions traditionnelles où les dirigeants décident», dit à l'AFP M. Assad. «L'Internet est un forum magnifique pour ceux qui veulent exprimer leurs sentiments et leurs passions», ajoute-t-il.

«Mais le contenu doit être à la hauteur. Que ce soit nous ou l'utilisateur qui le fabriquions», estime Mark Goldman, qui dirige la chaîne et le site web Current, créés par l'ex vice-président américain Al Gore.

Pour l'heure, seule une petite partie du contenu sort du lot. Et certains producteurs se font même payer, pour des sommes qui restent modestes.

Patrick Walker de Google précise que sa société va autoriser des musiciens nouveaux venus sur le marché et sans contrat à vendre leur musique directement et à leur prix.

Le piratage sur les sites en réseau, y compris MySpace et YouTube, reste une préoccupation majeure pour les compagnies de film, télévision et musique. Mais tous les acteurs essaient à présent de réduire le problème, ou du moins de changer ses données.