La disparition d'une jeune internaute Suisse, victime d'un cyberpédophile âgé de 56 ans, illustre les dangers des rencontres via Internet, et l'opportunité de connaître les mesures renforçant la sécurité des jeunes utilisateurs d'Internet.

La disparition d'une jeune internaute Suisse, victime d'un cyberpédophile âgé de 56 ans, illustre les dangers des rencontres via Internet, et l'opportunité de connaître les mesures renforçant la sécurité des jeunes utilisateurs d'Internet.

Agée de 14 ans, l'adolescente a été retrouvée, jeudi, dans la région marseillaise, au domicile de l'homme, qui entretenait avec elle depuis plusieurs mois une relation via Internet sous le pseudonyme «Sophie 13», a-t-on appris auprès des services de police.

L'adolescente, de nationalité srilankaise, n'avait que 11 ans et demi lorsqu'elle et le retraité ont commencé à entrer en relation via l'Internet, a précisé la police du canton de Vaud (ouest de la Suisse) dans un communiqué qui ne parle pas «d'enlèvement» mais seulement de «fugue», soulignant qu'elle est partie «de son plein gré».

Sur les conditions de sa disparition le 6 juillet, la police a précisé que l'homme était venu chercher la jeune fille en voiture à Aigle, où elle demeurait, et qu'elle n'était pas rentrée chez elle le soir à la sortie de l'école.

C'est en épluchant les courriels de l'adolescente, disparue depuis près de trois mois, que les enquêteurs ont pu retrouver la trace de cet habitant de Miramas, mis en examen pour atteintes sexuelles sur mineure de moins de 15 ans, et écroué. La jeune internaute aurait découvert avant son enlèvement que «Sophie 13» était un homme grâce à une Webcam.

Cette affaire donne un relief particulier à une campagne d'affichage baptisée «Le Masque», lancée le mois dernier par l'association Action Innocence, et dont le slogan est: «un pseudo peut cacher n'importe qui».

Cette campagne vise à sensibiliser parents et enfants aux dangers de la navigation sur internet sans contrôle parental et propose un code de conduite: préférer l'ordinateur familial à un écran isolé dans la chambre de l'enfant, avertir ce dernier de ne jamais donner son nom, ses coordonnées, ou de diffuser photo ou vidéo de lui et de ne jamais répondre à un rendez-vous fixé par un internaute.

Masqué sous un «pseudo», un cyberprédateur peut en effet faire tout un travail de manipulation dans les chats, forums de discussions, blogues ou vlogs du net pour isoler sa victime et l'emmener du virtuel au réel, selon Sylvia Breger, criminologue, spécialiste de la cyberpédophilie.

Créé en 1998, le site www.pointdecontact.net donne de précieux conseils pour une navigation sécurisée des jeunes internautes.

Il préconise notamment l'utilisation du logiciel de contrôle parental LogProtect, logiciel gratuit et facilement téléchargeable sur les sites et Action Innocence. Il est paramétré pour intercepter la frappe du clavier et reconnaître des données interdites (coordonnées de l'enfant, de son école,...) sur une liste établie par les parents.

Il existe plusieurs logiciels de contrôle parental, qui filtrent les sites indésirables, le plus souvent à partir de l'analyse de mots-clefs et de listes de sites autorisés ou à l'inverse interdits.

On peut également équiper le PC d'éventuels logiciels espions, ou de programmes d'enregistrement des sites consultés.

Enfin, le Projet Filtra réalise tous les six mois un banc d'essais des logiciels de filtrage dont il publie les résultats.