«Ferme la télé et va jouer dehors» est un classique parental. Avec le rapport de Statistique Canada dévoilé hier, ce discours a plus que jamais sa raison d'être...

«Ferme la télé et va jouer dehors» est un classique parental. Avec le rapport de Statistique Canada dévoilé hier, ce discours a plus que jamais sa raison d'être...

Plus d'un enfant sur trois s'assoit devant la télévision ou l'ordinateur pendant plus de deux heures chaque jour. Il risque deux fois plus de devenir obèse que son petit voisin qui y a passé moins d'une heure.

Même constat chez les adolescents de 12 à 17 ans: en 2004, 35% des jeunes qui étaient devant la télé ou un ordinateur plus de 10 heures par semaine souffraient d'embonpoint ou d'obésité, contre 23% pour ceux qui y ont consacré moins de 10 heures.

En moyenne, les ados écoutent 10 heures de télévision par semaine, et ils passent 10 autres heures à utiliser un ordinateur ou à s'amuser avec des jeux vidéo. «Les jeunes sont portés à manger devant la télévision. C'est souvent à cause de la publicité et non à cause de signes de faim», souligne Natalie Alméras, chercheuse au Centre de recherche de l'hôpital Laval qui étudie l'obésité chez les enfants. «On suggère aux parents de ne pas utiliser la télévision ou l'ordinateur comme une gardienne.»

Non seulement les enfants et les adolescents canadiens sont trop sédentaires, ils étaient près d'un sur six en 2004 à consommer moins de cinq fruits ou légumes par jour. Ils risquent de devenir plus gros que les jeunes qui en mangent entre cinq et 12, tel que le recommande le Guide alimentaire canadien.

«Il faut développer le goût des enfants, fait valoir Natalie Alméras. Avant qu'un enfant apprenne le goût d'un aliment, il doit le goûter une dizaine de fois. Sous différentes formes et en petites portions.»

Pour ce qui est de l'alimentation ou des habitudes de vie, «l'adulte doit être un modèle pour l'enfant, dit Mme Alméras. Mais il faut sensibiliser les parents.»

En 2004, 26% des jeunes Canadiens avaient un surplus de poids, contre 15% en 1979. Cette semaine, le bulletin de l'Association médiale canadienne (AMC) a révélé que certains parents nient l'obésité de leurs enfants. Seulement 9% des répondant d'un sondage ont reconnu avoir un ou des enfants trop gros. «Les parents n'ont pas toujours les outils pour savoir s'ils doivent s'alarmer, remarque Mme Alméras. Si l'IMC (indice de masse corporelle) d'un enfant fait un bond de trois unités en un an, il faut commencer à se poser des questions», conseille-t-elle.

Pour calculer son IMC, on peut consulter le site www.votrepoidssante.ca.