Il trône souvent à l'arrière de la classe, dans un coin. Dans certaines écoles, il n'a pas une minute de répit. Dans d'autres, il est couvert de poussière. Même en 2006, l'utilisation de l'ordinateur au quotidien est loin d'être répandue.

Il trône souvent à l'arrière de la classe, dans un coin. Dans certaines écoles, il n'a pas une minute de répit. Dans d'autres, il est couvert de poussière. Même en 2006, l'utilisation de l'ordinateur au quotidien est loin d'être répandue.

Selon le ministère de l'Éducation, toutes les écoles primaires du Québec sont branchées à Internet. Mais encore faut-il savoir comment s'en servir en classe, indique Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l'information et des communications (TIC) en éducation, à l'Université de Montréal.

«Il reste encore beaucoup de travail à faire, dit-il. Ce ne sont pas tous les enseignants qui en font un usage pédagogique.»

Même son de cloche de la part de Liette Demanche, vice-présidente de l'Association québécoise des utilisateurs de l'ordinateur au primaire et au secondaire (AQUOPS). «L'intégration des TIC dans le milieu scolaire, c'est très inégal», constate-t-elle.

Selon un sondage réalisé l'automne dernier par l'AQUOPS auprès des commissions scolaires, seulement un enseignant sur cinq utilise régulièrement les TIC dans la classe, surtout au primaire.

Plus de 300 millions $ ont pourtant été dépensés, entre 1996 et 2001, pour brancher les écoles québécoises. Le ratio de postes de travail connectés à Internet, qui était de 1 pour 101 élèves il y a 10 ans, est passé à 1 pour 8. Mais depuis, presque plus rien.

«On a doté les classes d'ordinateurs, mais on a oublié la formation des profs», soutient Pierre Delisle, de la Société de gestion des réseaux informatisés des commissions scolaires. «On progresse à pas de tortue et pendant ce temps, les machines vieillissent vite.»

Les changements des dernières années n'ont pas aidé, ajoute Mme Demanche. «Les TIC ont pris le bord avec la réforme, dit-elle. Les professeurs ont été débordés et même si l'utilisation des TIC est devenue une compétence transversale, c'est loin d'être une priorité pour tout le monde.»

Ce ne sont pas nécessairement les jeunes enseignants qui sont les plus prompts à utiliser le clavier en classe, constate Alain Houle, conseiller pédagogique en informatique à la commission scolaire de la Capitale.

«Les jeunes profs en ont plein les bras avec la gestion de classe et les programmes à enseigner. Ce sont souvent ceux qui ont plus d'expérience qui ont envie de travailler avec l'ordinateur», explique M. Houle.

Et pour que les enseignants prennent le virage technologique, ils doivent eux-mêmes devenir des internautes, estime Mme Demanche qui est aussi directrice de deux écoles primaires.

«Quand je suis arrivée en poste il y a trois ans, la moitié des professeurs de l'école ne savaient pas utiliser le courriel. Lentement mais sûrement, ça commence à changer...»

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