Google devient un verbe. Comme dans «Je googlerai cela» ou «google donc pour voir». Ce nouveau terme, qui fera son apparition à l'automne dans le dictionnaire américain Merriam-Webster, désignera une recherche d'information sur Internet à l'aide du fameux moteur de recherche du même nom.

Google devient un verbe. Comme dans «Je googlerai cela» ou «google donc pour voir». Ce nouveau terme, qui fera son apparition à l'automne dans le dictionnaire américain Merriam-Webster, désignera une recherche d'information sur Internet à l'aide du fameux moteur de recherche du même nom.

«Son entrée dans notre dictionnaire n'est pas une décision, mais la reconnaissance de l'usage de cette marque comme un terme générique si souvent utilisé dans les journaux, la littérature et les médias qu'il ne nécessite pas d'explication», a déclaré Peter Sokolowski, éditeur associé de Webster.

Si, pour certains, cette entrée au dictionnaire est un signe de consécration, pour d'autres, elle représente une véritable calamité. «Je sais que les entreprises visées par ce phénomène n'apprécient pas beaucoup ce genre de chose, dit Gérald Paquette, directeur des communications à l'Office québécois de la langue française (OQLF). Il est arrivé la même chose à Xerox. Ce phénomène banalise la marque. Ces entreprises perdent de leur caractère. Bref, les gens diront qu'ils sont en train de "googueler" alors qu'ils seront sur Yahoo.»

Pour Peter Sokolowski, cette apparition du verbe to google dans le dictionnaire témoigne d'une réalité actuelle. «Aujourd'hui, avec les médias électroniques, la diffusion et la reconnaissance d'un mot ne prend que quelques années alors qu'autrefois cela prenait au moins 10 ans», dit-il.

Ce phénomène est également observable chez nous. «Dans notre Grand Dictionnaire terminologique, les nouvelles entrées sont presque toujours liées aux nouvelles technologies de l'information», observe Gérald Paquette.

Pour les linguistes français, qui regardent d'un oeil intéressé l'évolution de la langue anglaise, ce type d'intégration se fait sans heurt. Mais il n'en est pas de même pour les gardiens de la langue française au Québec.

«Les Français, quand ils voient une terme anglais, ont tendance à l'importer, dit Gérald Paquette. Au Québec, on tente plutôt de comprendre le phénomène et de découvrir quel pourrait être le terme français qui correspondrait le mieux à cela», dit-il en citant les exemples de courriel, pourriel et clavardage.

«Les Français ont tout bonnement accepté mail et chat», ajoute M. Paquette.

Les chances que le verbe to google entre dans un dictionnaire francophone au Québec demeurent selon Gérald Paquette très minces.

«Notre force au Québec est de faire de la veille terminologique, dit-il Dès que l'on sent une tendance anglophone, notre première réaction est de trouver un équivalent ou un nouveau mot. Pour ce qui est de google comme verbe, on recommande de dire "faire une recherche sur Google, sur Yahoo, etc." Vous voyez, le caractère distinct de la marque est préservé grâce à cela.»