Hollywood observe attentivement l'industrie du porno qui vient de prendre une longueur d'avance en embrassant la libre distribution de ses films osés par Internet.

Hollywood observe attentivement l'industrie du porno qui vient de prendre une longueur d'avance en embrassant la libre distribution de ses films osés par Internet.

À partir de lundi, la maison Vivid Entertainment permettra aux internautes de regarder sur leur téléviseur ses longs métrages pour adultes qu'ils auront téléchargés sur le site CinemaNow.

Les principaux distributeurs demeurent réticents à permettre aux consommateurs de visionner leurs films sur leur téléviseur après les avoir téléchargés, craignant le piratage.

«Encore une fois, l'industrie du porno prend les devants. Hollywood observe en retrait et laisse aux films pour adultes le soin de régler tous les problèmes», analyse Michael Greeson, fondateur du Diffusion Group, un groupe de réflexion sur le commerce électronique de Plano, au Texas (centre sud des Etats-Unis).

La réticence de Hollywood à lancer la distribution par Internet s'explique par les facteurs économiques. Les distributeurs font de meilleurs profits dans les cinémas qu'en vendant des DVD. Ils ne souhaitent pas non plus se mettre à dos les grandes surfaces comme Wal-Mart en les court-circuitant pour offrir leurs films directement aux consommateurs.

Les contraintes économiques sont beaucoup moins grandes sur l'industrie du porno qui vend ses films principalement dans de petits commerces.

Afin de contrer le piratage, Hollywood a donc mis au point un procédé empêchant de visionner les DVD gravés par un ordinateur.

Les films pour adultes téléchargés pour 19,99 dollars (15,45 euros) sur CinemaNow n'auront pas cette contrainte, l'industrie du porno ayant plutôt opté pour un système d'identification du propriétaire. "Ils ont construit un meilleur piège à souris", résume Bill Asher, vice-président de Vivid Entertainment.

Les distributeurs hollywoodiens se disent prêts à prendre cette direction, mais seulement lorsque les DVD haute-définition, plus difficiles à copier, seront plus répandus.

En attendant, «le porno est en pointe», dit Michael Greeson. «L'industrie a fait énormément d'argent grâce à Internet, mais elle sait qu'elle peut en faire encore plus si elle peut entrer dans le salon.»