Le géant américain de l'Internet Yahoo! a aidé la police chinoise à identifier un militant pro-démocratie condamné à quatre ans de prison en novembre 2003 pour «subversion», a dénoncé mercredi Reporters sans frontières.

Le géant américain de l'Internet Yahoo! a aidé la police chinoise à identifier un militant pro-démocratie condamné à quatre ans de prison en novembre 2003 pour «subversion», a dénoncé mercredi Reporters sans frontières.

Jiang Lijun, 39 ans, a été condamné pour des articles en faveur de la démocratie publiés sur le Web. Il s'agit de la troisième affaire dans laquelle la firme américaine est accusée d'aider Pékin à emprisonner un internaute chinois.

«Petit à petit, nous apportons les preuves de ce que nous soupçonnions depuis longtemps, à savoir que Yahoo! est impliqué dans l'arrestation de la plupart des personnes que nous défendons», s'indigne RSF.

Le verdict «indique que Yahoo! a aidé la police chinoise à identifier le cyberdissident», souligne l'organisation de défense de la liberté de la presse basée à Paris. «C'est le troisième cas (...) pour lequel la collaboration de l'entreprise américaine (avec la justice chinoise) est prouvée.»

Selon le jugement, la filiale hongkongaise de Yahoo! a confirmé qu'une boîte aux lettres électronique était utilisée par Jiang Lijun et un autre militant pro-démocratie. Le verdict «stipule» par ailleurs qu'une «déclaration» datant du 25 septembre 2002 a été retrouvée dans le dossier 'brouillons» de cette boîte mail, sans préciser toutefois si cette information a été fournie» par l'entreprise américaine, selon RSF.

Jiang Lijun a été condamné à quatre ans de prison, le 18 novembre 2003, pour «subversion au pouvoir de l'Etat». Il est accusé d'avoir voulu instaurer la démocratie par des «moyens violents». Le verdict, traduit en anglais par l'organisation de défense des droits de l'homme Dui Hua Foundation, est téléchargeable sur le site de RSF.

Yahoo!, basé à Sunnyvale (Californie), avait déjà été mis en cause pour avoir fourni à des informations à Pékin concernant deux autres internautes chinois condamnés à la prison: Li Zhi, qui avait critiqué la corruption du régime dans des commentaires en ligne, et Shi Tao, un journaliste qui avait envoyé un courriel à l'étranger au sujet des restrictions imposées aux médias en Chine.

De leur côté, deux autres géants américains de l'Internet, Google et Microsoft, se voient également reprocher de se plier aux règles de la censure chinoise.