Internet est devenu une véritable «université virtuelle» pour les terroristes, qui ont présentement accès à plus de 6000 sites à caractère haineux, une augmentation de 20 pour cent par rapport à l'an dernier.

Internet est devenu une véritable «université virtuelle» pour les terroristes, qui ont présentement accès à plus de 6000 sites à caractère haineux, une augmentation de 20 pour cent par rapport à l'an dernier.

Voilà ce que révèle l'édition 2006 de «Terrorisme et haine numériques», rapport interactif présenté jeudi à Ottawa par le Centre Simon Wiesenthal. L'organisme de promotion des droits de la personne, basé à Los Angeles et Toronto, garde à l'oeil «les vieux et les nouveaux nazis» qui pullulent dans le cyberespace.

«La haine n'est pas nouvelle, pas plus que les idées véhiculées, mais la technologie a atteint un tel niveau qu'elle agit comme multiplicateur de l'intolérance», a expliqué le rabbin Abraham Cooper, doyen associé au centre.

Onze ans presque jour pour jour après l'attentat d'Oklahoma City, qui a fait 168 morts et plus de 500 blessés, les terroristes sont plus branchés que jamais.

«A l'époque, Internet n'était pas encore l'incroyable engin de communication et de marketing qu'il est aujourd'hui. En fait, on recensait un seul site haineux sur Internet en avril 1995», a rappelé le rabbin Cooper.

En l'espace d'une décennie, le cyberespace est devenu la ressource par excellence pour dénicher de l'information sur la fabrication de bombes sales, l'attaque des convois de véhicules et même la planification d'un attentat suicide.

«On a intercepté un site où on vous donne une marche à suivre rigoureuse qui vous permet de transformer un téléphone cellulaire en détonateur pour un explosif», a expliqué M. Cooper.

Les auteurs du rapport constatent avec inquiétude que les terroristes voient désormais Internet comme une composante clé de leurs opérations, de leurs activités de propagande et de leurs efforts de recrutement.

Les auteurs du rapport ont rencontré les ministres fédéraux Stockwell Day (Sécurité publique), Peter MacKay (Affaires étrangères) et Vic Toews (Justice), jeudi, afin de les sensibiliser à la prolifération des sites haineux. Le trio ministériel a notamment eu droit à la présentation vidéo d'un attentat suicide en temps réel à l'extérieur d'un hôtel en Irak, accessible via un site canadien.

Perçu comme un modèle en matière de lutte à la propagande haineuse, le Canada n'est pas pour autant immunisé aux sites haineux.

«Habituellement, le serveur de ces sites est basé aux États-Unis, mais le propriétaire est au Canada. De cette façon, il se soustrait aux lois canadiennes, tout en faisant circuler son message auprès du public cible», a expliqué M.Alder.