Google risque encore une fois de jeter un froid sur les marchés et sur son cours de bourse. Une fâcheuse habitude qui a tendance à se répéter ces dernières semaines.

Google risque encore une fois de jeter un froid sur les marchés et sur son cours de bourse. Une fâcheuse habitude qui a tendance à se répéter ces dernières semaines.

Le moteur a de nouveau prévenu ce jeudi que sa croissance devrait désormais ralentir, après avoir martelé le contraire pour rassurer les investisseurs.

«Nous nous attendons à ce que le taux de croissance de notre chiffre d'affaires décline et à des pressions à la baisse sur nos marges d'exploitation dans le futur», a indiqué Google dans un rapport d'activité transmis aux autorités boursières américaines (SEC).

Ces pressions sont liées à "une concurrence croissante" et à la nécessité de dépenser davantage pour se développer, selon ce même rapport sur l'activité de 2005 transmis à la SEC.

«Si nous ne continuons pas d'innover et de fournir les produits et services qui sont utiles aux usagers, nous risquons de ne pas rester compétitifs et nos revenus et résultats d'exploitation pourraient en souffrir», a encore indiqué Google.

Le groupe, dont 99% du chiffre d'affaires de 2005 a découlé de ses recettes publicitaires, s'est également dit vulnérable à la concurrence des médias traditionnels (télévision, presse écrite) pour attirer les grands annonceurs.

Autant de commentaires négatifs qui risquent de peser lourd à Wall Street. D'autant plus que Google multiplie les messages négatifs.

Le 28 février, Google créait la stupéfaction en déclarant, par la voix de son directeur financier, qu'il enregistrait un ralentissement de sa croissance totale, qui est essentiellement interne. Conséquence: l'action a fondu de 7%.

Le lendemain, le moteur de recherche se voulait rassurant en affirmant qu'il dispose d'une marge de manœuvre considérable… Et d'affirmer dans la foulée qu'il atteindra 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Sans dire quand et comment...

Le 8 mars, dans une note adressée à la SEC (Securities and Exchange Commission), le géant du Web indiquait avoir publié par erreur le 2 mars 2006, à l'occasion d'une présentation aux analystes, certaines informations sur ses perspectives.

Ces informations comprenaient notamment la prévision d'une forte croissance des recettes publicitaires du groupe à 9,5 milliards de dollars en 2006, contre 6 milliards de dollars en 2005, et la perspective d'un resserrement des marges de AdSense en 2006 et au-delà.

Google explique à la SEC que ces informations publiées par inadvertance correspondent à des notes préparées au début du quatrième trimestre 2005 pour une présentation stratégique interne. Surtout, Google explique que les indications fournies ne doivent pas être interprétées comme des prévisions.

En fait, les véritables prévisions sont bien plus modestes: le groupe table en fait sur 6,8 milliards de dollars cette année.

Bref, ces dernières déclarations vont encore rajouter de la confusion dans la communication de Google, un terrain pourtant critique pour les entreprises américaines cotées.

Investissements en hausse

Pour «tenir son rang», Google indique qu'il prévoyait des investissements «sensiblement supérieurs» en 2006 pour continuer d'innover et résister à la concurrence de Microsoft et Yahoo!.

«Nos investissements en immobilier et en infrastructures informatiques (pour élargir notamment le réseau de serveurs, ndlr) seront probablement sensiblement supérieurs en 2006 par rapport à 2005», a indiqué Google dans un rapport d'activité transmis aux autorités boursières américaines (SEC).

Le groupe a rappelé que ses dépenses d'investissement avaient atteint 838,2 millions de dollars en 2005 contre 319 millions en 2004. Celles de 2006 «risquent de fluctuer beaucoup en fonction de la disponibilité et des prix de l'immobilier et des équipements», a-t-il ajouté.