Le géant de la recherche sur Internet a officiellement rejeté la demande du gouvernement américain de fournir des données qui représentent l'équivalent d'une semaine de recherches sur son moteur.

Le géant de la recherche sur Internet a officiellement rejeté la demande du gouvernement américain de fournir des données qui représentent l'équivalent d'une semaine de recherches sur son moteur.

Dans un document de cour de 21 pages, Google s'attaque à la demande du gouvernement Bush, qui souhaite obtenir ces informations dans le but de savoir à quelle fréquence les sites pornographiques surgissent dans les recherches en ligne.

Google qualifie la demande du gouvernement de «cavalière» et accuse Washington de ne pas être informé sur la manière dont fonctionne un moteur de recherche.

Le gouvernement américain tente de raviver sa «Child Online Protection Act», une loi abolie en 2004 parce que jugée anticonstitutionnelle. La Cour suprême considérait qu'elle visait trop large et qu'elle pouvait empêcher des adultes d'accéder à des sites pornographiques légaux.

Dans sa réponse écrite, Google réaffirme que fournir ces informations au gouvernement révélerait certains de ses secrets et lui imposerait un fardeau.

«Les utilisateurs de Google savent que lorsqu'ils entrent une requête dans notre moteur de recherche, ils recevront les résultats les plus significatifs, mais ils font aussi confiance à Google pour garder leurs informations secrètes», lit-on dans le document remis à la cour de San Jose, en Californie.

La firme de recherche dit ne pas avoir été convaincue que fournir ses informations au gouvernement américain aiderait celui-ci à faire avancer sa cause.

«Le gouvernement cherche à obtenir des secrets d'entreprise de Google sans réussir à prouver que ces secrets soient pertinents dans la cause qui nous préoccupe.»

Trois autres compagnies ont reçu du gouvernement américain une assignation à produire des documents de cette nature pour aider à défendre la constitutionalité de la Child Online Protection Act.

Microsoft, Yahoo et AOL ont dit avoir fourni certaines informations, mais affirment qu'elles ne compromettent pas la vie privée de leurs utilisateurs.

Si Google est obligée de fournir au gouvernement les informations convoitées, la compagnie californienne pourrait avoir à faire face à d'autres requêtes du genre.

En effet, l'American Civil Liberties Union (ACLU), un groupe de défense des libertés civiles qui se bat pour contrer l'adoption de la loi, affirme que si Google est obligée de fournir des informations au gouvernement, il n'aura d'autre choix que de demander à les voir également.

«Si le gouvernement utilise cette information de quelque manière que ce soit, nous en aurons sans aucun doute besoin aussi», dit Aden Fine, l'avocat du groupe de défense.

Le groupe appuie toutefois Google dans son refus de fournir ses informations au gouvernement américain.

«Le gouvernement n'a pas le droit d'aller à la pêche dans les informations de Google au moment où cela lui convient, juste parce qu'il dit qu'il a besoin de ces informations», dit l'ACLU dans une déclaration.