Le géant américain de l'électronique Apple a confirmé jeudi avoir retiré l'application du New York Times de la version chinoise de sa boutique en ligne, alors que le site internet du journal se trouve déjà bloqué en Chine depuis plusieurs années.

«Depuis quelque temps déjà, l'application du New York Times ne permettait plus d'afficher aucun contenu pour la plupart de nos usagers en Chine, et nous avons été informés qu'elle violait la réglementation locale», a indiqué à l'AFP Carolyn Wu, porte-parole de la marque à la pomme.

«En conséquence, l'application a dû être retirée de l'Appstore chinois», a-t-elle poursuivi.

Pour les usagers de produits Apple étant enregistrés en Chine, impossible désormais de télécharger depuis la boutique d'applications mobiles du groupe celle du média new-yorkais.

D'autres applications (Facebook par exemple) peuvent être téléchargées mais non utilisées, en raison du vaste système de censure mis en place par le régime communiste, qui bloque plusieurs réseaux sociaux et plateformes (Facebook, Instagram, YouTube) et nombre de grands médias internationaux (Bloomberg News, Reuters, Wall Street Journal, Le Monde...).

Mme Wu s'est voulue rassurante: «Dès que la situation changera, l'Appstore offrira de nouveau la possibilité de télécharger l'application du New York Times en Chine», a-t-elle indiqué.

«Le gouvernement chinois encourage et soutient toujours le développement d'internet en Chine», a commenté jeudi Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Mais (celui-ci) doit se conformer aux règles et règlements chinois. C'est un principe», a-t-il souligné, sans confirmer une intervention des autorités dans le retrait de l'application mobile.

Le New York Times (NYT) avait été dans le collimateur de Pékin après avoir publié en 2012 une enquête évaluant la fortune de la famille de l'ex-premier ministre Wen Jiabao à 2,7 milliards de dollars: un sujet tabou dans le pays. Un journaliste du NYT avait ensuite dû quitter la Chine en janvier 2014, les autorités ne lui ayant pas délivré de visa.

De son côté, Apple avait déjà eu maille à partir l'an dernier avec le système de censure chinois: ses services iTunes Movies et iBooks étaient devenus inaccessibles dans le pays en avril dernier, moins de sept mois après leur lancement.

La Chine reste un marché crucial mais difficile pour le groupe californien.

Ses ventes se sont effondrées de 30% sur un an au quatrième trimestre 2016 (terminé fin septembre) dans la région chinoise, tandis que sa part de marché a fondu drastiquement autour de 10%.

Au premier semestre de l'an dernier, la marque à la pomme s'est ainsi vue dépassée en tête du marché chinois des téléphones par des concurrents locaux: le géant Huawei (16% des parts), de nouveaux venus inconnus hors de Chine, Vivo et Oppo (13% chacun), ainsi que par le pionnier local des objets connectés Xiaomi (12%), selon le cabinet Canalys.