Le géant japonais des jeux vidéo Nintendo offre depuis jeudi au Japon sa première vraie application pour mobiles, Miitomo, un réseau social ludique pensé pour un public jeune qui fait intervenir des avatars indiscrets.

Nintendo dit espérer ainsi «augmenter le public de ses jeux», fortement concurrencés par les divertissements sur mobiles bien moins chers quand ils ne sont pas tout bonnement gratuits.

Disponible en téléchargement sur les plateformes dédiées de Google et Apple, ce petit logiciel est ainsi compatible avec la majeure partie des smartphones et vient créer une rupture dans la stratégie de Nintendo jusqu'à présent très réticent à entrer sur ce marché.

La sortie de Miitomo est prévue d'ici à la fin du mois dans un total de 16 pays en 8 langues.

Bien que le groupe continue de privilégier les jeux sur consoles dédiées de poche (3DS) et de salon (WII U), il prévoit de lancer quatre autres applications supplémentaires d'ici à mars 2017, en partenariat avec DeNA, agrégateur japonais de contenus pour mobiles.

Miitomo est basé sur des interactions et dialogues entre l'avatar d'une personne et la personne elle-même, et entre avatars des différents utilisateurs.

Le double virtuel de chacun pose plein de questions plus ou moins indiscrètes à son créateur pour essayer de lui ressembler au mieux, et s'empresse ensuite d'aller tout répéter à ses amis, eux-mêmes avatars volubiles d'amis réels de l'utilisateur.

Exemple: «Qu'aimes-tu manger ?», réponse de l'utilisateur «des sushis», «ah oui, c'est bon ça» et le même de garder cela en mémoire pour le rapporter en temps voulu aux amis, à toutes fins utiles.

La rencontre avec des amis ayant aussi créé leur avatar peut s'appuyer sur les autres réseaux sociaux existants (Twitter, Facebook) en liant les deux.

Nintendo ne donne pour le moment aucun chiffre sur le nombre de personnes s'étant préinscrites pour télécharger cette application gratuite au départ, mais qui incite l'utilisateur à acheter ensuite des compléments, par exemple pour vêtir son avatar.

Des analystes et actionnaires pestaient depuis des années pour que le groupe cesse de cantonner son offre aux seuls jeux pour consoles, dont le public a été en partie accaparé par les mobiles.

Nintendo a sabré récemment ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours, s'attendant désormais à un bénéfice net de seulement 17 milliards de yens (198 millions de dollars CAD), deux fois inférieur à l'estimation antérieure.

Si le groupe de Kyoto va un peu mieux, ses affaires n'ont toujours pas recouvré tant s'en faut la vigueur connue il y a quelques années, le géniteur de Pikachu et sa cohorte de Pocketmonsters souffrant d'un manque patent de nouveautés.