Pionnière du livre photo au Canada, PhotoInPress a lancé cette semaine une toute nouvelle application pour téléphones mobiles tout à fait originale qui permet à n'importe qui de se transformer en héros de bande dessinée.

La PME d'une quinzaine d'employés fondée en 2006 par Stéphane Ménard et Anne Brunelle a lancé cette semaine Friendstrip, disponible sur les plateformes Android et iOS.

Celle-ci propose des scénarios et des planches de bandes dessinées que les utilisateurs peuvent remplir en prenant des photos d'eux et de leurs amis à l'aide de la caméra de leur téléphone intelligent. L'application fournit des repères visuels pour leur indiquer comment se placer afin de suivre l'idée du scénario.

Il s'agit d'un nouveau champ d'activité pour PhotoInPress, jusque-là spécialisée dans les livres photo. L'entreprise publie depuis ses débuts Book Designer, un logiciel qui permet de créer un livre à partir d'une collection de photos, au retour d'un voyage par exemple. Le logiciel est gratuit, mais il faut payer pour commander les livres qu'il génère.

C'est justement en rentrant de voyage que M. Ménard, un ingénieur informatique, et Mme Brunelle, ergothérapeute, ont eu l'idée qui a mené à la création de leur entreprise.

«Nous voulions quelque chose d'original pour nos photos, raconte Mme Brunelle. C'était le tout début des livres. Nous sommes tombés sur une entreprise américaine qui le faisait depuis environ deux mois. C'était vraiment dans nos cordes.» Leur produit a été le premier au Canada, ce qui a rapidement attiré une large clientèle. «Nous nous sommes retrouvés avec une compagnie pancanadienne dès le jour 1», dit M. Ménard.

Les fondateurs de PhotoInPress ne sont ni des photographes ni des imprimeurs. «Notre focus est sur l'expérience des gens, explique M. Ménard. Notre objectif, c'est de faire des outils. On vise la simplicité. C'est facile de mettre plein de boutons partout et dire qu'on a plein de fonctions. C'est tentant de tout faire, mais c'est difficile de simplifier.»

Le développement de Friendstrip, qui a nécessité un an de travail et un investissement d'environ 1 million, a été la première déviation de parcours de l'entreprise. «C'est difficile de ne pas se laisser distraire, admet M. Ménard. Nous aurions pu facilement augmenter notre chiffre d'affaires en faisant des cartes, des calendriers, etc. Mais si on se met à faire ça, l'innovation n'est pas là et on arrête d'avancer. Nous sommes une PME, les ressources sont limitées, il faut les concentrer à la bonne place.»

PhotoInPress a toujours généré elle-même les fonds nécessaires à sa croissance. Elle a atteint le seuil de rentabilité après à peine six mois d'existence et n'a jamais regardé derrière. Elle est maintenant bien installée, selon ses fondateurs.

«Nos revenus ont doublé ou triplé chaque année pendant cinq ans. Nous avions une grosse période à Noël et, tout de suite après, il fallait commencer à prévoir la prochaine, en achetant de l'équipement ou en changeant de local. Là, c'est plus calme, ça nous redonne le temps d'innover.»