À 19 ans, Jean-Michel Lebeau avait déjà fondé et revendu sa première entreprise - un site web qui faisait des critiques de jeux vidéo.

Cinq ans plus tard, celui qui se targue de n'avoir jamais cherché d'emploi et de n'avoir jamais eu de patron veut frapper le grand coup qui fera sauter la banque.

Le jeune homme est aujourd'hui à la tête de Cortex Media, une entreprise de consultation qu'il a fondée en 2009 et qui aide des clients comme Desjardins ou la Régie des rentes du Québec à concevoir des sites web et des applications mobiles qui plaisent aux utilisateurs.

La boîte de Québec est rentable et compte déjà huit employés. Mais M. Lebeau, lui, rêve déjà d'un autre défi.

«C'est bien beau, le service et la consultation, mais mon rêve, c'est de frapper un grand chelem, dit-il. Je veux créer de la richesse et des emplois à partir de mes idées. Et c'est seulement avec des produits qui auront un impact international qu'on peut faire ça.»

D'où l'idée de pondre une application mobile et tenter sa chance sur l'App Store d'Apple, une plateforme dans laquelle débarquent près d'un millier de nouvelles applications... chaque jour.

Pour sortir du lot et séduire le marché, Jean-Michel Lebeau mise sur ce qu'il connaît: l'entraînement physique. Diplômé d'un programme sport-études, joueur de soccer et de football, entraîneur au Centre national de cyclisme de Québec, ex-employé d'un gym Énergie Cardio, l'entrepreneur vit pour le sport depuis qu'il est tout jeune.

«Le gym, je connais ça, dit-il. Et j'y ai vu énormément de problèmes. De l'entraînement mal fait, de la perte de temps... J'ai compris pourquoi les gens arrêtent de s'entraîner, et pourquoi ils n'atteignent pas les résultats escomptés quand ils le font.»

Sa solution s'appelle DrGym, une application mobile qui aide les gens à tirer le maximum de leur présence au gymnase. Programmes d'entraînement modifiables, vidéos explicatives pour bien faire les exercices, chronomètre qui minute les séances d'exercices et les temps de repos: l'idée est de remplacer l'entraîneur privé... mais pour bien moins cher.

L'application DrGym, qui devrait être lancée sous peu sur l'App Store, sera gratuite. Mais les utilisateurs pourront aussi s'en servir pour accéder à des programmes plus spécialisés offerts par des entraîneurs reconnus qui, eux, seront payants.

«Mon rêve, c'est que si on est à Kuujjuaq et qu'on rêve de faire des marathons, on puisse trouver le meilleur entraîneur de marathon au monde, même s'il est en Afrique, et qu'il puisse nous fournir un programme d'entraînement sans problème», dit M. Lebeau.

L'entrepreneur est bien conscient que les applications mobiles destinées à l'entraînement sont légion sur le marché. Mais il affirme les avoir testées et est convaincu d'arriver avec un meilleur produit.

«J'ai fait l'application que je voulais avoir pour mes propres entraînements», résume-t-il.

M. Lebeau négocie aussi directement avec des centres d'entraînement pour que son application fasse partie intégrante des services offerts aux clients.

En réinvestissant les profits de Cortex Media dans DrGym et en y faisant travailler ses employés, M. Lebeau estime avoir misé quelques milliers de dollars sur le projet. Celui-ci pourrait bien devenir une entreprise en soi. Pour attirer les investisseurs, M. Lebeau songe en effet à scinder les deux volets de sa société.

La suite? M. Lebeau a d'autres idées d'applications derrière la tête. Mais pour l'instant, tous les efforts sont mis à trouver les bons partenaires stratégiques qui permettront de mettre DrGym sur la carte. «J'ai baissé mon salaire, je remets tous les profits de Cortex dans DrGym... L'objectif, c'est de bâtir quelque chose qui vaut plusieurs millions de dollars», dit M. Lebeau.

Qui

Le fondateur Jean-Michel Lebeau et huit autres employés.

L'idée

Une application mobile qui permet de tirer le maximum de ses entraînements au gym.

L'ambition

Lancer un produit international et créer une entreprise de plusieurs millions de dollars.

Ils y croient et y ont misé de l'argent

La mise sur pied de DrGym a été entièrement financée par les profits et les ressources de l'entreprise Cortex Media.