L'interdiction de transporter en soute des piles et batteries au lithium, en vigueur depuis le 1er avril, bien avant les déboires du Galaxy Note 7, entre doucement dans les moeurs au prix parfois de mauvaises surprises pour les passagers.

Cette mesure est temporaire en attendant de nouvelles normes sur le conditionnement de ces batteries en 2018.

Les appareils électroniques des passagers (ordinateurs, téléphones, tablettes, etc.) ne sont pas concernés tant qu'ils sont emportés en cabine.

La décision prise en février par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), qui établit les bases de la sûreté aérienne internationale, avait été précédée par une mise en garde de l'autorité du transport aérien américaine (FAA) contre les risques d'explosion des batteries au lithium transportées dans les soutes des avions.

Des tests menés par la FAA avaient en effet montré que les systèmes anti-incendies installés à bord des avions ne permettent pas d'éteindre un foyer provoqué par l'explosion de ces batteries, qui équipent notamment téléphones et ordinateurs portables.

Le 787 «Dreamliner» de Boeing avait connu en janvier 2013 deux cas graves de surchauffe de batteries lithium-ion, survenus d'abord sur un avion à Boston, puis au Japon, contraignant un appareil de la compagnie All Nippon Airways à effectuer un atterrissage d'urgence. Les 50 exemplaires alors en circulation avaient été cloués au sol pendant plus de trois mois.

Désormais, les conditions de transport des appareils électroniques et de leurs batteries de rechange varient selon l'énergie en watt/heures (Wh), pour les batteries au lithium ionique, lithium polymère, lithium Iron phosphate (LifePO4), etc., et la quantité en grammes (g) de lithium pour les batteries au lithium métal, alliage au lithium, etc.

Des règles complexes que certains passagers ont découvertes à leurs dépens, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Un photographe professionnel qui avait rangé des batteries pour son appareil photo dans son bagage en soute au départ de Rio s'est retrouvé bredouille à l'arrivée à Paris.

En Norvège, un amateur de drone a dû longuement négocier pour pouvoir emporter à bord une batterie pourtant dûment enveloppée dans un sac ignifuge. Il a finalement réussi à passer en changeant de Poste inspection filtrage (PIF)...

Les batteries d'une puissance supérieure à 100 Wh équipant par exemple des défibrillateurs, des caméras, des drones, du matériel d'outillage (perçeuse) doivent ainsi être emportées en cabine, et seulement deux batteries de rechange par personne sont autorisées en cabine.

Les bornes des batteries supplémentaires de rechange, transportées dans les bagages en cabine, doivent être protégées des courts-circuits.

Elles doivent être isolées avec de l'adhésif et placées dans des sacs plastiques individuels, dans leur emballage d'origine, ou dans une enveloppe de protection ignifuge type Li-Po Guard.

Les batteries d'une puissance supérieure à 160 Wh ou 8 g sont interdites à bord d'un avion passager et doivent être transportées par fret uniquement.

Les batteries démontables dont l'énergie est supérieure à 300 Wh, équipant par exemple les fauteuils roulants, ne sont pas acceptées à bord.