La société américaine Hewlett-Packard a annoncé lundi avoir conclu un accord pour racheter l'activité imprimante du sud-coréen Samsung Electronics pour 1,05 milliard de dollars, avec l'ambition de relancer une nouvelle génération de machines.

L'opération, qui doit encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence, devrait être finalisée «au cours de l'année à venir», a précisé HP dans un communiqué.

Samsung doit ensuite investir 100 à 300 millions de dollars dans HP.

Il s'agit de la plus grosse acquisition réalisée par HP depuis sa création en 2015, après l'éclatement en deux entités de HP, entre les services (HP Enterprise) et les activités historiques PC et les imprimantes. Mais ce dernier secteur souffre: entre mai et juin, les ventes de cartouches d'encre et de toners ont reculé de 18%, celles de machines de 10%.

«Cette opération permet à HP de se positionner pour bousculer et réinventer le secteur de l'impression, un marché évalué à 55 milliards de dollars, qui n'a pas innové depuis plusieurs décennies», estime l'entreprise.

«Les photocopieurs sont des machines dépassées et compliquées comprenant des dizaines de pièces détachées qui requièrent des accords de service et de maintenance inefficaces», relève HP.

«HP investit pour bousculer cette catégorie en remplaçant les photocopieurs avec des technologies supérieures d'imprimantes multifonctions», ajoute-t-elle.

HP compte notamment sur le portefeuille d'imprimantes multifonctions A3 développé par Samsung mais aussi sur ses produits facilitant l'impression via les appareils mobiles et le nuage.

La société met aussi en avant le fait que le rachat des activités de Samsung renforce son portefeuille d'imprimantes à laser établi avec Canon.

Avec cette acquisition, HP prend au total possession de quelque 6500 brevets de Samsung.

«Prendre notre indépendance il y a 10 mois nous a permis de devenir plus agiles et de nous concentrer sur l'accélération de la croissance et la réinvention de notre industrie», a souligné Dion Weisler, le PDG de HP, cité dans le communiqué.

Samsung a de son côté expliqué dans un communiqué que la vente entrait «dans le cadre des efforts de la compagnie pour se concentrer sur le coeur de ses activités».

La division imprimerie du sud-coréen emploie 6000 personnes et a réalisé 2000 milliards de wons (2,35 milliards de dollars CAD) de chiffre d'affaires en 2015, selon le communiqué.

Samsung est en train d'organiser la passation de pouvoir entre le patriarche Lee Kun-Hee, à la santé vacillante, victime en 2014 d'une crise cardiaque, et l'héritier présomptif, son fils Lee Jae-Yong, à coups de fusions et de réorganisations.

Samsung Electronics, le fleuron du conglomérat Samsung, est le premier fabricant de téléphones du monde.

Le conseil d'administration a proposé lundi de nommer J.Y. Lee, actuellement vice-président de Samsung Electronics, en son sein.

«Plus de deux ans après l'hospitalisation du président Lee, le conseil d'administration (...) estime qu'il est temps de nommer Jay Y. Lee comme membre du conseil afin qu'il joue un rôle plus actif dans les prises de décisions stratégiques», dit un autre communiqué.

J. Y Lee exerce le contrôle de fait de Samsung mais n'était pas pour l'instant à son conseil d'administration et gardait un profil bas.

La vente de la division imprimerie comme la nomination de M. Lee doivent être approuvées par les actionnaires en octobre.