Le groupe américain Facebook a annoncé lundi le don de serveurs à plusieurs établissements de recherche européens - dont trois français - pour les aider dans leurs travaux sur l'intelligence artificielle, un domaine dont il a fait une priorité.

Facebook avait annoncé en février qu'il donnerait 25 serveurs, équipés chacun de huit processeurs graphiques puissants et permettant des calculs très complexes, dont quatre iraient à l'Université technique de Berlin (TU).

Il va finalement en distribuer 26. Outre ceux destinés à la TU Berlin, les 22 autres serveurs attribués lundi sont destinés à 15 groupes de recherche actifs dans neuf pays.

En France, Facebook a sélectionné le groupe Thoth de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), à Grenoble. Des serveurs iront également à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à Paris, ainsi qu'au laboratoire de recherche de l'université Pierre et Marie Curie de Paris (Lip6).

«On a reçu énormément de candidatures, des dizaines et des dizaines», et le choix s'est fait en fonction de la pertinence des projets et d'une certaine «diversité géographique», a indiqué à l'AFP Yann LeCun, qui dirige l'unité de recherche de Facebook sur l'intelligence artificielle.

La prestigieuse université anglaise de Cambridge, l'Université catholique de Louvain, l'École polytechnique fédérale de Zurich, l'Université technique de Munich et l'Institut de physique et de technologie de Moscou ont également été sélectionnés.

«Les bonnes idées apparaissent un peu partout, le plus souvent les plus créatives par les plus jeunes. Il s'agit de les mettre en oeuvre, de démontrer qu'elles marchent à grande échelle, qu'on peut les appliquer à des problèmes nouveaux, et ça demande quelques fois (...) des moyens de calculs plus gros» dont ne disposent pas toujours les laboratoires publics, a-t-il relevé.

Les machines, similaires à celles utilisées par les équipes de Facebook, coûteront 1,3 million de dollars au groupe américain, a précisé une porte-parole. Facebook va également fournir des logiciels, envoyer des chercheurs pour assister les travaux des institutions choisies, et coopérer avec elles tout au long du projet.

En retour, M. LeCun dit vouloir nouer des relations avec les chercheurs, pour «savoir sur quel genre de technique ils travaillent et leur faire part des types de problèmes auxquels on s'intéresse», ainsi que «prendre leurs étudiants en stage» voire «les embaucher quand ils finissent leurs études pour les meilleurs».

L'unité dirigée par Yann LeCun, dont l'un des trois laboratoires est installé à Paris, travaille notamment à la mise au point d'un assistant virtuel, avec qui on pourra dialoguer.

Elle a mis en ligne jeudi le code source de trois systèmes permettant de délimiter et reconnaître automatiquement les objets présents sur une image.