Le groupe informatique américain Apple n'a pas fourni de code source pour ses logiciels à la Chine, a affirmé mardi son avocat en chef, Bruce Sewell, devant le Congrès américain, répondant à des rumeurs sur la sécurité de ses appareils.

«Nous n'avons pas fourni de code source au gouvernement chinois», a-t-il indiqué.

Le code source contient des détails en langage de programmation sur les instructions que suit un programme informatique, et qui peuvent permettre de contourner le cryptage.

M. Sewell, qui supervise toutes les questions juridiques chez Apple, s'exprimait dans le cadre d'une audition parlementaire sur l'impact du cryptage d'appareils électroniques sur l'action des forces de l'ordre.

Apple s'est retrouvé cette année au centre d'un bras de fer sur la question en refusant d'aider la police à contourner les mesures de sécurité et à accéder au contenu crypté de plusieurs iPhone. Certains avaient appartenu à l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino en Californie ou à un trafiquant de drogue à New York.

Plus tôt durant l'audition, un capitaine de police de l'Indiana, Charles Cohen, avait dit avoir lu des articles de presse indiquant qu'Apple avait accepté dans le passé de communiquer aux autorités chinoises son code source.

«Le gouvernement chinois nous l'a demandé. Nous avons refusé», a indiqué M. Sewell suite à des demandes de précisions, ajoutant que cela avait eu lieu «durant les deux dernières années».

Il a globalement défendu lors de l'audition les mesures de sécurité renforcées appliquées par Apple sur ses appareils, même si cela rend parfois les données qu'ils contiennent illisibles pour les autorités, même avec un mandat judiciaire.

«Un cryptage fort est une bonne chose, une chose nécessaire. Et le gouvernement est d'accord. Le cryptage aujourd'hui est la colonne vertébrale de notre infrastructure de cybersécurité et offre la meilleure défense que nous ayons contre des attaques de plus en plus hostiles», a affirmé M. Sewell.

Une responsable du FBI a pour sa part réaffirmé les craintes qu'un cryptage impossible à casser puisse aider des criminels et des terroristes à ne pas se faire repérer.

«Nous avons vu, affaire après affaire - des homicides et des kidnappings au trafic de drogue, la fraude financière, le vol de secrets industriels, l'exploitation des enfants -, que des preuves essentielles provenaient de téléphones intelligents, d'ordinateurs, et de communications en ligne», a indiqué Amy Hess, directrice générale adjointe du FBI. «De manière croissante, certaines technologies empêchent les forces de l'ordre d'accéder à ces preuves essentielles.»