Le FBI a défendu jeudi sa gestion de la bataille judiciaire l'opposant à Apple pour tenter d'entrer dans l'iPhone crypté d'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino, après le recul inattendu du gouvernement américain qui voulait forcer la marque à la pomme à l'aider.

«Vous avez tout simplement tort quand vous affirmez que le FBI et le ministère de la Justice ont menti sur leur capacité à accéder au téléphone du tueur de San Bernardino», écrit le directeur de la police fédérale américaine, James Comey, dans une lettre ouverte adressée et publiée par le Wall Street Journal.

M. Comey répondait à un dur éditorial du quotidien économique qui avait critiqué cette semaine la gestion de l'enquête sur le téléphone de Sayed Farook, l'un des auteurs décédés de l'attentat de San Bernardino qui avait fait 14 morts début décembre en Californie.

Après avoir tenté en vain pendant des semaines, y compris par voie judiciaire, d'obtenir l'aide d'Apple pour accéder aux données du djihadiste, le gouvernement américain a annoncé lundi qu'il avait probablement trouvé un moyen d'entrer dans l'iPhone crypté grâce à l'assistance d'un tiers non identifié. Il a donc demandé donc le report d'une audience très attendue qui était prévue mardi.

Apple refuse de coopérer avec les autorités, mettant en avant que déverrouiller l'iPhone de Farook créerait un dangereux précédent.

Dans son éditorial, le Wall Street Journal qualifiait d'«imprudents» les efforts du ministère de la Justice pour tenter de forcer le géant technologique à coopérer et accusait le FBI de «mentir en disant que l'affaire Apple ne concerne qu'un seul téléphone».

En réponse au quotidien économique, James Comey a lancé: «J'aurais pensé que vous, défenseurs des forces du marché, vous seriez rendu compte de l'impact du contentieux autour de San Bernardino. Il a stimulé des esprits créatifs dans le monde entier pour tenter de voir ce qu'ils pouvaient faire. (...) Des tas de gens sont venus nous présenter des idées. Il semble que l'une de ces idées pourrait marcher et c'est une très bonne chose».

Cette affaire «ne visait pas à envoyer un message ou à créer un précédent. Il s'agissait et s'agit toujours d'aller au bout de l'enquête sur l'attaque terroriste», a-t-il martelé.

C'est une entreprise privée israélienne spécialisée dans le décryptage de données, qui s'est proposé d'aider le FBI, affirment plusieurs médias américains. Interrogé par la presse sur ce mystérieux intervenant jeudi, James Comey a de nouveau refusé d'en dire plus, assurant simplement être «optimiste».