En pointe dans le domaine de la réalité virtuelle, avec son casque Playstation VR, Sony donne la priorité au développement de jeux pour séduire avec cette technologie, a indiqué le patron de sa branche jeux vidéo dans un entretien mercredi à l'AFP.

«Durant la première phase, nos clients seront vraisemblablement des joueurs aguerris et des amateurs de nouvelles technologies. Mais nous sommes convaincus que la réalité virtuelle peut séduire un public bien plus large à terme», a expliqué Andrew House, présent à Paris à l'occasion du salon Paris Games Week.

«Nous avons des discussions avec d'autres départements de Sony, comme Sony Pictures (qui s'occupe du cinéma, ndlr), concernant cette technologie et eux aussi sont très intéressés. Mais, pour être clair, notre attention est totalement concentrée sur les jeux pour le lancement du Playstation VR», a-t-il ajouté.

Le marché des casques de réalité virtuelle, qui plongent l'utilisateur dans un nouvel environnement une fois mis sur la tête, s'annonce très disputé au cours des prochains mois et années. Outre Sony, Facebook est aussi sur les rangs, de même que le groupe sud-coréen Samsung.

Pour le moment, la date de sortie et le prix du Playstation VR restent inconnus mais, selon M. House, il sera commercialisé au cours du premier semestre 2016.

Le projet est encore en cours de développement et, si le casque à proprement parler est «quasiment finalisé», son logiciel est encore en phase d'essai et les contenus dédiés pas encore prêts, a détaillé Andrew House.

La scène française à l'honneur

«Nous suivons de très près le degré d'avancement des studios car la qualité des expériences proposées au lancement sera cruciale pour le succès de cet appareil», a-t-il poursuivi.

Sony en a donné un aperçu cette semaine, à l'occasion d'une conférence de presse organisée dans le quartier d'affaires de la Défense à Paris.

Les joueurs auront droit notamment à «Rigs», un titre d'action à l'aspect futuriste, qui fait s'affronter des robots dans des arènes et semble pensé pour les compétitions de sport électronique.

Dans ce domaine du «e-sport», appellation qui recouvre les compétitions de jeux vidéo, Sony s'est montré jusqu'à présent discret, alors que son rival Microsoft a par exemple annoncé mardi des tournois réservés à la France.

S'il confie qu'il n'a «pas de plan spécifique pour ce sujet», le patron de Sony Computer Entertainment affirme tout de même vouloir faire de sa console Playstation 4, qui domine les ventes à l'heure actuelle, «une plateforme importante» dans ce domaine.

Il se montre également prudent en ce qui concerne le déploiement du service de jeux en streaming Playstation Now en Europe. Ce service, sorte de Netflix du jeu vidéo qui permet de jouer à d'anciens titres Playstation, est déjà disponible aux États-Unis.

«Nous sommes encore en phase d'essai au Royaume-Uni. Nous attendons la fin de ce test avant de préciser nos intentions pour le reste de l'Europe. C'est un virage important pour l'industrie. Nous passons d'une ère centrée sur les produits à une autre qui mélange des produits et des services. Cela implique d'être totalement prêt dès le jour du lancement et c'est pourquoi nous préférons prendre notre temps», s'est justifié M. House.

Il a en outré loué la qualité de la scène française du jeu vidéo, après que Sony a mis à l'honneur mardi les créateurs Michel Ancel et David Cage.

«Michel et David sont de parfaits exemples car ils ont créé des jeux originaux et intéressants. Cela a donc été un plaisir de les voir être acclamés dans leur propre pays», a-t-il relevé.

Sony, qui a traversé une mauvaise passe ces dernières années, a annoncé jeudi un confortable bénéfice net de 116 milliards de yens (1,26 milliards de dollars CAD) au terme du premier semestre de l'exercice 2015/16. Ces résultats ont été obtenus au prix d'une importante restructuration et grâce aux solides ventes de sa filiale de jeux vidéo, tirées par la PlayStation 4.