Mouvements erratiques de la tête, les joueurs qui ont testé jeudi au Tokyo Game Show les casques de réalité virtuelle de Sony ou Oculusils, les deux produits vedettes de ce salon des divertissements numériques, sont dans un autre monde.

Sony a attiré les foules sur son stand avec son modèle PlayStation VR (précédemment appelé Project Morpheus) pour lequel sont montrés en avant-première plusieurs jeux.

«C'est une étonnante sensation d'immersion, de proximité avec l'univers virtuel, cela n'a rien à voir avec un jeu sur un téléviseur», s'exclame le trentenaire Tomoki Izuka, un des premiers à avoir testé le produit.

«Jusqu'à présent on joue essentiellement devant un écran plat mais avec ce casque, l'utilisateur est plongé dans l'environnement de jeu en trois 3D. Il sera commercialisé au premier semestre l'année prochaine», a expliqué à l'AFP Masaki Tsukakoshi, un porte-parole de Sony Computer Entertainment.

Les conditions de vente et le prix ne sont pas encore définis et Sony reste pour le moment très évasif sur d'éventuelles restrictions d'âge.

«On ne sait plus où on est, c'est assez étrange comme sensation, perturbant», reconnaît Rémy un joueur français et professionnel du secteur, admettant qu'il faut garder à l'esprit que c'est un jeu.

Sony est conscient que le PlayStation VR sera critiqué sur la déconnexion de la réalité que provoque ce type d'appareil, tout comme cela avait été le cas avec le lancement en 1979 du Walkman, qui plongeait pour la première fois l'auditeur dans un univers sonore personnel.

Nul ne sait encore si les casques de réalité virtuelle deviendront aussi banals dans 35 ans que le sont aujourd'hui les baladeurs audio, mais Sony n'est pas le seul sur le créneau.

À quelques dizaines de mètres, d'autres personnes s'agitent avec le Gear VR, un modèle dans lequel on glisse un téléphone Galaxy S6 de Samsung.

«Cet appareil affiche sur l'écran des images qui ont été prises à 360 degrés à la verticale et à l'horizontale: on peut ainsi regarder un concert en ayant la sensation d'y être et d'être même juste à côté de l'artiste», décrit Katsutoshi Machiba, un responsable de Samsung qui a codéveloppé le produit avec Oculus.

Contrairement au modèle de Sony, celui de cette filiale de Facebook n'est pas précisément pensé pour les jeux, même s'il existe aussi des contenus ludiques dédiés.

Jeux en flux

Sony vient aussi de lancer au Japon «PlayStation Now», un service qui permet de louer des jeux en ligne et d'y jouer sans les télécharger, via un système dediffusion en continu du même type que ce qui existe pour la musique ou la vidéo.

«PlayStation Now donne la possibilité de jouer immédiatement à un jeu qu'on ne possède pas, que ce soit avec une console, un téléphone intelligent ou même ultérieurement avec une télévision», indique M. Tsukakoshi.

Quelque 480 entreprises ou organisations de 37 pays participent cette année au Tokyo Game Show qui attire des «gamers» de toute la planète, même si les jeux présentés (combat, action, simulation, jeu de rôle, etc.) sont très souvent destinés essentiellement au marché japonais.

Quelque 1.283 titres sont à découvrir, dont plus de 500 pour les téléphones, qui sont devenus au fil des ans une plate-forme incontournable tant pour les joueurs occasionnels (le gros du marché des jeux mobiles), que pour les inconditionnels qui y voient un complément à leur console.

Les jeux pour PC restent encore bien présents (135 au total), devant une centaine de titres pour la PlayStation 4 dont le prix va baisser d'environ 10% au Japon le 1er octobre.

En comparaison, l'américain Microsoft apparaît sous-représenté, avec seulement 27 jeux en démonstration pour sa console Xbox One, rivale de la PS4 mais qui a de la peine à se vendre dans l'archipel.

Quant à Nintendo, il boude ce salon depuis sa création. Des studios tiers présentent néanmoins des divertissements pour les consoles Wii U et 3DS.

Environ 220.000 visiteurs sont attendus au cours des quatre jours du surnommé TGS, qui s'est ouvert jeudi et accueille aussi des hordes de «cosplayers», individus déguisés en personnages de mangas, dessins animés ou jeux vidéo.