Le finlandais Nokia, ancienne gloire de la téléphonie mobile, prépare son retour sur ce marché à l'horizon 2016, seulement trois ans après avoir vendu sa division de téléphones portables à l'américain Microsoft, a annoncé son patron au mensuel allemand Manager Magazin.

Nokia prévoit ainsi d'assurer le design de ses futurs téléphones intelligents et de les vendre sous un accord de licence, une fois qu'une clause du contrat passé avec Microsoft expirera à «la deuxième moitié de 2016» et lui laissera les mains libres, a expliqué Rajeev Suri dans un entretien publié jeudi.

«Nous chercherons un partenaire adéquat» pour la fabrication, prévoit déjà M. Suri. «Microsoft fabrique des téléphones portables, nous nous contenterions de les dessiner et de mettre le nom de la marque (Nokia) à disposition via une licence», a-t-il précisé.

Un temps numéro un du mobile dans les années 2000, Nokia a chuté de manière spectaculaire à la fin de la décennie, faute d'avoir su prendre le virage du tactile. Il s'était résolu en 2013 à vendre sa division de téléphones portables à Microsoft.

Mais le géant finlandais s'est depuis relancé, en passant un accord de licence pour une tablette avec le taïwanais Foxconn : le fabricant produit l'appareil vendu sur le marché chinois et dessiné par Nokia.

«C'est encore une expérimentation. Nous apprenons et nous sommes satisfaits jusqu'ici», a commenté M. Suri, en évoquant ce modèle similaire à son plan de retour dans le mobile.

Également équipementier de télécommunications, Nokia affiche ses ambitions depuis quelques mois. En avril, il a annoncé le rachat du français Alcatel-Lucent pour 15,6 milliards d'euros. Un mouvement stratégique qui doit lui permettre de revenir à hauteur des géants du secteur, le suédois Ericsson et le chinois Huawei.

Le groupe finlandais cherche également à se séparer de son activité de cartographie. Nommée Here, cette concurrente de Google Maps attire de multiples prétendants : Uber, la plateforme américaine de réservation de voitures de transport avec chauffeur (VTC), allié au géant chinois de la recherche sur internet Baidu, et des constructeurs automobiles allemands normalement concurrents (Audi, BMW et Mercedes) auraient déjà exprimé leur intérêt.

Interrogé sur le sujet, M. Suri n'a pas exprimé de préférence.

«Chaque candidat en mesure d'améliorer l'activité sur le long terme est un bon acheteur», a-t-il conclu.