En marge d'une réunion sur la lutte contre le djihadisme, une soixantaine de personnes de tous horizons étaient rassemblées vendredi à Sydney pour un marathon informatique destiné à plancher sur les moyens de lutter contre la propagande de l'État islamique sur internet.

L'organisation EI attire des milliers de jeunes gens à travers la planète,  particulièrement grâce aux réseaux sociaux.

Parallèlement aux efforts menés par les gouvernements pour lutter contre l'extrémisme, deux entrepreneurs de la Silicon Valley parcourent le monde en organisant des «hackathon», mot-valise issu des termes «hack» (pirater) et «marathon», dans lesquels les participants se penchent sur les moyens de lutter contre l'EI dans le monde virtuel.

Cette dernière édition, la quatrième en cinq mois, se déroule à Sydney, en parallèle avec une conférence de deux jours sur la lutte contre l'extrémisme, ouverte jeudi par le premier ministre australien Tony Abbott et réunissant les représentants de 30 pays ainsi que de géants informatiques comme Google, Facebook et Twitter.

D'après un récent rapport de l'ONU, environ 25 000 combattants étrangers originaires d'une centaine de pays participent à des conflits djihadistes dans le monde, dont beaucoup en Irak et en Syrie.

«Nous voulons coupler l'innovation à la sécurité nationale, avec la philosophie de la Silicon Valley» et de ses start-ups afin de créer des projets «nouveaux, rapides», a expliqué Quintan Wiktorowicz, un des organisateurs de l'événement et ancien conseiller du président américain Barack Obama pour la lutte contre l'extrémisme.

«Il n'y a pas de solution magique», dit-il. «Mais nous construisons un écosystème global avec ces marathons». «Sur cinq ans, cela peut changer la donne, avoir un impact stratégique».

Ces manifestations réunissent des participants d'origines différentes et les programmes développés sont consacrés aux raisons pour lesquelles des jeunes gens peuvent se sentir déconnectés de la société dans laquelle ils vivent et vouloir rejoindre les rangs djihadistes.

Par exemple, Yassmin Abdel-Magied, ingénieure foreur, Matthew Quinn, spécialiste du contreterrorisme et l'animatrice Catilin Bathgate travaillent sur une application appelée «Connect me (connecte-moi)», un genre de «Tinder du mentorat».

À l'instar de l'application de rencontres Tinder, l'ingénieure de 24 ans espère faire se rencontrer des inconnus sur la base de leurs intérêts, dit-elle.

Lors d'un marathon informatique à Abou Dhabi en avril, une application baptisée Marhoubba, destinée à aider les jeunes musulmans à accéder à l'érudition islamique pour répondre à leurs questions sur la sexualité avait remporté le prix du public.