Un dinosaure pour éduquer les enfants, des robots industriels au service du grand public, un tapis de yoga intelligent: le salon de la haute technologie CeBIT de Hanovre en Allemagne offre un nouvel aperçu d'une vie quotidienne toujours plus sophistiquée.

Ce rassemblement de l'industrie des nouvelles technologies, qui se déroule du 16 au 20 mars, est réservé aux professionnels depuis l'an dernier. Autrefois temple du consommateur, il se concentre désormais sur les «solutions d'entreprises» ou les «applications industrielles». Mais les gadgets font de la résistance.

Laisse IBM répondre

Las de répondre aux éternels «pourquoi» et «comment ça marche» de vos enfants? Laissez un petit dinosaure vert - et IBM - le faire à votre place.

Derrière son air de T-Rex empoté, ce nouveau «cognitoy» en a dans la cervelle. Il est connecté à Watson, le logiciel d'intelligence artificielle d'IBM. Dino intello à la connaissance encyclopédique, non seulement il répond aux questions des enfants, mais adapte ses réponses en fonction de leur âge et de leurs préférences qu'il identifie.

«Ce jouet va les pousser à apprendre», explique à l'AFP John Paul Benini, cofondateur de la start-up américaine Elemental Path. L'entreprise veut mettre le dinosaure sur le marché à l'automne, il coûtera 99 dollars.

À la question «Qu'y a-t-il sur Mars ?», il peut répondre «De la poussière rouge et des Martiens!» ou se lancer dans une explication plus scientifique, raconte son créateur.

L'économie numérique pour tous

Beaucoup d'applications du CeBIT visent à mettre l'économie numérique et «l'Internet des objets» à la portée de tous. Par exemple la start-up berlinoise M2MGO, qui veut permettre à quiconque de créer des applications, sans connaître une seule ligne de code.

«L'Internet des objets va affecter des milliards d'objets, mais il est impossible que tout le monde apprenne à coder» pour réellement exploiter cette révolution, explique son cofondateur Oriol Fuertes.

Avec le produit de M2GMO, il suffit de placer des capteurs sur les objets de son choix, et utiliser les fonctions pré-enregistrées de la plateforme pour créer une application capable de les exploiter selon les besoins de l'utilisateur. Exemple: optimiser la consommation énergétique des machines dans une usine chimique.

«Le système Wordpress a permis aux gens d'avoir leur propre blogue sans savoir dessiner un site web, nous voulons faire la même chose avec les applications», résume M. Fuertes.

Le projet «Robochop» pour sa part invite le consommateur à s'immiscer sur la chaîne de production. De sa tablette, celui-ci peut configurer les contours d'un objet - un cube en l'occurrence -, qu'un bras mécanique rotatif se charge de modeler en temps réel.

«Ces robots sont les plus courants que l'on trouve dans l'industrie, il suffit de les connecter», explique Reed Kram, un des créateurs du projet.

«Dans les prochaines années, les logiciels (...) permettront aux consommateurs de prendre le contrôle d'une machine sans avoir les connaissances d'ingénierie normalement associées à ce genre de robots», promet son collègue Clemens Wisshaar.

Tapis de yoga intelligent

Le CeBIT présente une multitude d'autres objets connectés pour la vie quotidienne.

Bientôt, il sera ainsi possible de faire son yoga matinal sur un tapis avec plus de 6.000 capteurs. Présenté par l'Institut technologique de Karlsruhe, il enregistre les pressions exercées par son utilisateur et permet de compter les exercices, de mesurer le rythme respiratoire, ou de visualiser ses points d'équilibre sur un écran.

«Avec une application bien conçue, cela pourra remplacer votre coach personnel», explique entre deux séries de pompes Bo Zhou, le scientifique responsable de son développement.

La santé est aussi un terrain de prédilection. Désormais, plus besoin de s'inquiéter pour les parents vieillissants: avec une paire de capteurs dans leur habitation, il est possible de détecter leurs habitudes de vie - sans enregister leurs moindres faits et gestes.

«Si quelque chose ne va pas, vous recevez une notification», sur votre téléphone ou votre tablette, explique Sebastian Chiriac, le fondateur du système Easier Life.