Le décodeur est légal, mais les séries et films qu'il diffuse peut-être pas: le piratage de contenus vidéo est devenu une activité tellement établie que les consommateurs ont bien du mal à la déceler, selon un expert en sécurité.

«Les pirates suivent de près les innovations technologiques légitimes», indique à l'AFP Mark Mulready, responsable des questions de sécurité chez Irdeto, une division du groupe sud-africain de services internet Naspers, qui s'est spécialisée dans la chasse aux pirates informatiques.

Dans une suite d'hôtel de Las Vegas, pas très loin de l'agitation du salon d'électronique grand public International CES, il faisait une démonstration d'accessoires et tactiques employées par les pirates. Qui démarrent parfois avec un simple décodeur.

«Les pirates se dirigent vers la rediffusion par l'intermédiaire de décodeurs» et c'est «vraiment un problème mondial qui croît très vite», affirme M. Mulready.

Des fabricants chinois vendent ouvertement des décodeurs que les pirates peuvent distribuer à des abonnés. Les décodeurs eux-mêmes sont légaux, mais ils servent à retransmettre illégalement et sans autorisation des programmes des chaînes câblées.

«Fondamentalement, ils prennent ce qui sort d'un décodeur légal, et le rediffusent», explique M. Mulready. «Malheureusement, c'est terriblement facile».

La série la plus piratée de cette manière l'an dernier a été Game of Thrones, suivie de The Walking Dead et de Breaking Bad, selon des données d'Irdeto.

La société, qui achète ces produits de manière déguisée dans le cadre de ses enquêtes, estime qu'un pirate peut acheter 500 décodeurs pour moins de 21 000 dollars, et encaisser 173 000 dollars d'abonnements sur un an.