Apple va-t-il enfin dévoiler le nouveau produit révolutionnaire espéré depuis longtemps par ses fans? Les espoirs convergent vers une montre, mais la fête est assombrie par un récent vol de photos de vedettes dans ses serveurs.

Le groupe informatique américain organise mardi à 13 h un événement mystère à Cupertino en Californie (ouest). À cette période de l'année, c'est traditionnellement pour dévoiler un nouvel iPhone. Le choix du site, celui hautement symbolique de la présentation du premier Mac, alimente toutefois les spéculations sur un tout nouveau produit. Les observateurs lui ont même déjà trouvé un nom: «iWatch».

«Ce sera probablement une montre ou quelque chose se portant au poignet», car «c'est l'endroit où les gens sont le plus ouverts pour porter de nouveaux types de produits électroniques», prédit Frank Gillett, un analyste du cabinet de recherche Forrester.

Une série de concurrents comme Samsung, Asus ou LG Electronics ont déjà annoncé en rafale ces derniers jours leurs propres montres ou bracelets interactifs.

Ce n'est pas forcément un handicap pour Apple qui, souvent dans le passé, a amélioré un appareil existant pour créer son propre produit symbolique: il y avait des téléphones intelligents avant l'iPhone ou des tablettes avant l'iPad, mais ils ont servi de «catalyseurs» et donné un nouvel élan au marché, relève Frank Gillett.

Cette fois, «plutôt qu'une montre interactive classique», Apple pourrait proposer «un accessoire lié à la santé», permettant de surveiller sa forme par exemple, estime Tim Bajarin, président de la société de conseil Creative Strategies. «Je crois que ce sera un nouveau produit historique».

Toujours très savamment orchestrée, la communication d'Apple a connu cette fois un petit accroc: la publication en début de semaine sur internet de photos volées de vedettes dénudées, qui étaient stockées dans son service en ligne iCloud.

«Apple veut que tous les médias et les consommateurs se focalisent sur ce qu'il va annoncer, et pas qu'ils posent des questions sur sa sécurité», relève Jack Gold, un analyste spécialiste du secteur technologique.

Le groupe a beau assurer qu'il s'agit d'un piratage classique de mots de passe et que la fiabilité de ses services n'est pas en cause, «ce n'est jamais bon d'être associé à un problème, et ceci est un problème très visible, ce qui le rend encore pire».

Service de paiements

La plupart des analystes estiment que l'effet négatif du piratage ne durera pas, du fait surtout de la loyauté des fans de la marque à la pomme, qui n'hésitent pas à camper des heures voire des jours à l'avance devant ses magasins à chaque sortie de produit.

Ils devraient être gâtés cette fois, car les innombrables rumeurs accompagnant chaque lancement d'Apple ne se limitent pas à la montre.

Il devrait également y avoir deux nouvelles versions de l'iPhone qui, sept ans après son lancement, reste sa première source de bénéfices.

On le promet cette fois en deux tailles, dont l'une nettement plus grande que les modèles précédents: ce sera l'entrée d'Apple sur le marché des «phablettes», les téléphones aux écrans presque aussi larges que des tablettes commercialisés entre autres par Samsung et dont les consommateurs s'avèrent très friands, notamment en Asie.

Les nouveaux iPhone devraient aussi être équipés d'une puce de communication sans contact (NFC) permettant de les utiliser comme moyen de paiement. Un nouveau service potentiellement très lucratif pour Apple, d'autant qu'il peut s'appuyer sur les données bancaires dont il dispose déjà pour les 800 millions de clients de sa boutique en ligne iTunes.

Toutes les nouveautés pourraient ne pas être disponibles immédiatement. Mais elles répondent au même objectif, relève Frank Gillett: «Donner une raison (aux consommateurs) pour rester dans l'écosystème d'Apple, rendre plus intéressant le coût supplémentaire d'un produit Apple».

Les paiements ou la santé sont toutefois des domaines sensibles, et Apple devra donner des garanties sur la sécurité de ces services dont des données seront, comme les photos de vedettes volées, probablement stockées en ligne.

«S'il y a le moindre problème avec leur système de paiements, cela aura un énorme impact négatif pour Apple. Ils ne peuvent pas se le permettre», prévient Jack Gold.