Android, le système d'exploitation mobile du géant internet Google, fait désormais fonctionner 85% des téléphones intelligents vendus dans le monde, un nouveau record, selon des estimations du cabinet de recherche Strategy Analytics.

Sur les 295 millions d'appareils écoulés dans le monde au deuxième trimestre, près de 250 millions utilisaient une version d'Android.

Le marché d'Android reste assez fragmenté, car Google laisse toute une série de marques, à commencer par le numéro un mondial Samsung, utiliser gratuitement Android sur leurs appareils mobile, éventuellement en personnalisant le logiciel.

Google lui-même fait une à deux fois par an une mise à jour d'Android, généralement dotée d'un nom de code faisant référence à une sucrerie (la dernière version est baptisée KitKat, après Jelly Bean, un bonbon translucide, ou Gingerbread, du pain d'épice, pour des versions précédentes). Plusieurs versions différentes continuent souvent à cohabiter sur le marché.

La popularité du logiciel a explosé ces dernières années: il avait dépassé pour la première fois au troisième trimestre 2011 la barre des 50% de part de marché mondial, et pointait à 80% au deuxième trimestre 2012.

«Les gains d'Android se font au détriment de toutes les grandes plateformes rivales», a commenté Woody Oh, un analyste de Strategy Analytics, cité dans un communiqué BlackBerry est passé en un an de 2,4% à 0,6% du marché mondial, le logiciel iOS d'Apple de 13,4% à 11,9% «à cause de sa présence limitée dans l'entrée de gamme» et Windows Phone de Microsoft, qui «continue d'avoir des difficultés aux États-Unis et en Chine», de 3,8% à 2,7%, détaille-t-il.

Un autre analyste de Strategy Analytics, Neil Mawston, souligne qu'il est en train de se passer sur le marché des téléphones intelligents avec Android la même chose que sur celui des PC avec Windows, qui était devenu quasi incontournable.

«Les concepteurs de systèmes d'exploitation concurrents vont devoir faire quelque chose de révolutionnaire pour renverser l'avance énorme d'Android», juge-t-il, voyant comme «seules menaces majeures» à ce stade une éventuelle entrée d'Apple sur le marché des téléphones intelligents à très grand écran (parfois appelés «phablettes») ou une expansion de Firefox OS, le logiciel lancé par la fondation Mozilla début 2013, dans les téléphones intelligents à très bas prix.