Plus de 160 lycées de la banlieue londonienne vont recevoir ces jours-ci une invitation pour inscrire les élèves à participer à une étude sur l'impact des téléphones portables sur le développement de leur cerveau, a annoncé le ministère de la Santé.

Il s'agit d'une «étude de haute importance, la plus grande menée à ce jour», auprès d'enfants, sur les conséquences des téléphones portables, a déclaré mardi le Professeur Patrick Haggard, en charge du projet.

À partir du mois de septembre, et pendant trois ans, 2500 enfants âgés de 11 à 12 ans vont être suivis par les responsables de la Study of cognition, adolescents and mobile phones (Scamp) et des chercheurs de l'Imperial College London.

Cette tranche d'âge est particulièrement importante car elle correspond à l'entrée au collège des écoliers. Ils sont alors 70% à détenir un téléphone portable. Un chiffre qui atteint les 90% à l'âge de 14 ans.

Alors que le lien entre cancer du cerveau et utilisation du portable reste largement débattu dans le monde, jusqu'à présent, les différentes recherches ont étudié les effets du téléphone portable sur les adultes.

Selon les chercheurs, les conséquences de ces nouvelles technologies sur les enfants «sont très peu connues».

Les scientifiques britanniques vont tenter de savoir si le «cerveau des enfants pourrait être plus sensible aux ondes, étant encore en développement», a expliqué le Professeur Patrick Haggard.

Les chercheurs vont concentrer leur travail sur les fonctions cognitives du cerveau, comme la mémoire ou encore la concentration.

Ils vont aussi interroger parents et enfants sur leur mode d'utilisation des téléphones portables et autres appareils électroniques sans fil comme les tablettes et analyser les données des opérateurs de téléphonie.

De son côté, le service de santé publique britannique (NHS) conseille aux enfants de moins de 16 ans de n'utiliser leur téléphone portable qu'en cas de réelle nécessité et avec un «kit main libre».

Pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les recherches dans ce secteur sont «une grande priorité».

Réunis à Lyon en 2011 à l'initiative de l'OMS, une trentaine d'experts internationaux avaient estimé que l'usage du portable pouvait être cancérogène pour l'homme et réclamé que de nouvelles études soient menées sur l'utilisation intensive et sur le long terme des téléphones portables.

En attendant, ils avaient plaidé pour l'utilisation de «kits mains libres» et la pratique des SMS.