Le géant japonais de l'électronique Sony a appelé vendredi les possesseurs de nouveaux PC portables de la série Vaio Fit 11A à «cesser immédiatement» de les utiliser, en raison d'un risque d'échauffement anormal de la batterie lithium-ion, un problème encore récurrent sur ce type d'accumulateur.

«Il existe un risque de surchauffe de la batterie qui pourrait brûler une partie de l'ordinateur», a indiqué le groupe dans un communiqué.

Quelque 25 905 unités potentiellement affectées ont à ce jour été livrées dans le monde, a précisé un porte-parole.

«Nous demandons aux clients d'éteindre immédiatement leur PC, de débrancher le câble du PC et de la prise de courant et de cesser de l'utiliser», a écrit Sony dans le communiqué.

«Nous sommes en train d'étudier le contrôle et la réparation gratuite des produits concernés», a encore expliqué le groupe qui est en train de recenser les numéros de série visés.

«De nouvelles informations détaillées seront fournies dans les deux semaines à venir», a-t-il précisé.

D'après un porte-parole, les batteries incriminées ne sont pas des modèles Sony mais ont été fournies par son compatriote Panasonic/Sanyo, un des deux plus gros fabricants mondiaux d'accumulateurs lithium-ion.

Les Vaio Fit 11A sont des nouveaux PC portables dit «multi-flip» lancés en février au Japon et dont la particularité est de se transformer en tablette grâce à l'écran qui vient se superposer sur le clavier. Ils sont aussi proposés dans d'autres pays.

Interrogé, le fournisseur Panasonic a déclaré par la voix d'une porte-parole «ne pas être informé d'autres problèmes que ceux relevés par Sony».

Ce souci intervient alors que Sony est sur le point de céder à un fonds d'investissement japonais son activité de PC qu'il ne parvient pas à rentabiliser et qu'il considère comme moins stratégique que celle des téléphones intelligents et tablettes.

La surchauffe, un risque mal maîtrisé

Ce n'est cependant pas la première fois que le fleuron nippon de l'électronique grand public est confronté à un problème de batteries.

Il avait été contraint en 2006 à des rappels massifs de PC à cause de vice de fabrication sur ses propres accumulateurs qu'il avait de surcroît vendus à plusieurs autres firmes d'ordinateurs, dont Dell, Apple, Toshiba, Gateway, Fujitsu et Lenovo. Le groupe avait été forcé de remplacer quelque 9,6 millions de batteries lithium-ion, là aussi à cause d'un risque d'emballement thermique.

En 2007, c'est le fabricant finlandais de mobiles Nokia qui proposait le remplacement gratuit de quelque 46 millions de batteries de téléphones fabriquées par Matsushita (ex-raison sociale de Panasonic) entre 2005 et 2006, là encore du fait d'un risque de montée de température qui avait alors causé une centaine d'incidents dans le monde.

Du fait de la récurrence de ce type de défauts, 22 sociétés japonaises du secteur de l'électronique avaient créé en 2007 une association afin de mieux organiser les rappels de millions de batteries défectueuses de type lithium-ion lancés auparavant.

Les batteries lithium-ion sont des produits qui présentent énormément d'avantages comparés aux modèles basés sur des technologies antérieures, mais dont le processus de fabrication et les conditions d'assemblage et usage doivent être strictement respectées, sans quoi même un défaut minime peut entraîner une surchauffe difficilement contrôlable.

C'est ce genre de problème de montée de température qui s'était aussi produit sur les batteries lithium-ion des avions Boeing 787 début 2013, obligeant l'avionneur américain à clouer les appareils au sol durant quatre mois et prendre des précautions techniques supplémentaires pour confiner un éventuel départ de feu sans toutefois garantir à 100 % l'absence de surchauffe potentielle.

Des rappels de voitures électriques également équipées de ce type de batteries ont déjà eu lieu aussi à cause de problèmes similaires, notamment de la part du constructeur japonais Mitsubishi Motors en avril 2013.