En 1964, les Jeux olympiques de Tokyo étaient diffusés pour la première fois en direct en couleur au Japon et en «mondovision». En 2020, les JO seront inaugurés en 8K, une ultra haute définition bien supérieure à la 4K qui débute à peine.

«La télévision a évolué avec les Jeux olympiques», rappelait il y a quelques mois le président du groupe public japonais de radiodiffusion NHK.

En 1964, les Japonais avaient baptisé les JO de Tokyo «les Olympiades télévisées»: une énorme campagne de promotion des téléviseurs en couleur avait accompagné cet événement qui se déroulait pour la première fois en Asie.

Autant qu'une manifestation sportive, les JO de Tokyo étaient pour les Nippons l'occasion de montrer au reste du monde leur savoir-faire technologique, lequel passait par la télévision : cérémonies et plusieurs épreuves en couleur (du jamais vu), transmission par satellite en direct aux États-Unis, copie sur bande pour l'Europe, utilisation de système de ralenti d'image, emploi de micros de proximité insensibles au brouhaha environnant, suivi intégral du marathon en direct...

Plus d'un demi-siècle plus tard, les Japonais veulent encore être des pionniers.

«Au Japon, la feuille de route du ministère de la Communication vise la télévision en 8K pour les JO de 2020», souligne Kozo Takahashi, le patron du groupe d'électronique Sharp.

Le standard 8K est un format d'images composées de 4 320 lignes de près de 8 000 points (ou 8 kilo-points, 8K), soit au total 33 millions de points qui correspondent à autant de pixels physiques pour l'écran.

«On n'ira évidemment pas d'un seul coup vers la 8K, car aujourd'hui, un téléviseur de ce format coûterait un prix absolument exorbitant et irréaliste, mais nous allons bel et bien dans cette direction», ajoute M. Takahashi.

Sharp, un meneur dans ce domaine, a déjà présenté un écran 8K de 85 pouces (2,16 m) de diagonale, prototype de ce que seront les télévisions de 2020.

Bien sûr, d'ici-là, la miniaturisation des transistors permettra de placer 33 millions de pixels sur des écrans de plus petites dimensions.

La 8K testée en diffusion pour les JO de 2016

Pour le moment, les télévisions vendues dans le commerce sont soit des modèles haute définition (TV HD ou 2K, car leurs images comptent 1 080 lignes de près de 2 000 points) ou des 4K (2 160 lignes de près de 4 000 points).

Environ 0,5 million de télévisions 4K devraient se vendre cette année dans le monde et 7,25 millions en 2016, selon la société NPD DisplaySearch.

Ces télévisions 4K offrent déjà un rendu jugé  exceptionnel par de nombreux clients, selon un vendeur de l'enseigne Bic Camera du quartier de Yurakucho à Tokyo.

«Elles coûtent entre 400 000 yens et 1,7 million de yens (2 800 à 12 000 euros) mais se vendent beaucoup mieux que ce que pensaient les fabricants», assure-t-il.

Et de préciser: «il y a un mois d'attente pour la plupart, car la production mensuelle est limitée à quelques milliers d'unités».

Pour lui, le problème du peu de contenus disponibles en format 4K n'est pas un obstacle «car tous ces téléviseurs sont dotés de technologies qui permettent de convertir les formats de qualité inférieure vers une image 4K, qu'il s'agisse de films sur disques optiques Blu Ray, d'émissions de télévision reçues par satellite ou diffusion hertzienne ou même de vidéos en ligne, ces TV se connectant à internet».

Pour autant, rien ne vaut un signal original en 4K, diffusé tel que et reçu par un téléviseur compatible. C'est pour cela et pour offrir «les plus belles images de la Coupe du monde football au Brésil» que débutera cette année au Japon la diffusion expérimentale de programmes en 4K par satellite.

Un nouveau standard de compression appelé HEVC (pour réduire la quantité de données informatiques à transporter pour chaque image) est une des clefs de ce dispositif qui devrait permettre de généraliser par la suite la diffusion 4K et d'inaugurer la 8K.

Avant même les JO de 2020, «nous voulons mettre en place une diffusion expérimentale en 8K pour ceux de 2016 à Rio de Janeiro», indique le ministère japonais de la Communication.