Le groupe américain de logiciels BMC Software va quitter la Bourse après un accord annoncé lundi qui prévoit son rachat par plusieurs fonds pour près de 7 milliards de dollars, cédant à la pression d'un investisseur.

Cette décision a été revendiquée comme une victoire par le fonds spéculatif Elliott, qui était devenu un actionnaire important de BMC Software il y a un an et faisait depuis campagne pour qu'il vende tout ou une partie de ses activités.

Le fonds Elliott est actuellement sur le devant de la scène pour les poursuites qu'il mène contre l'Argentine, qu'il veut forcer à rembourser à 100% de la dette remontant à son défaut de paiement en 2002, malgré un accord de paiement partiel signé avec la quasi-totalité des autres créanciers.

Le rachat annoncé lundi prévoit qu'un groupe d'investisseurs réunissant Bain Capital, Golden Gate Capital, GIC et Insight Venture Partners rachète BMC Software pour 46,25 dollars en numéraire par action.

L'accord prévoit la recherche, pendant une période d'un mois, d'éventuelles meilleures offres de rachat. Si aucune ne se dégage, et sous réserve de l'obtention des feux verts nécessaires, l'opération devrait être bouclée dans le courant de l'année.

«Devenir une entreprise non cotée apportera davantage de flexibilité et nous mettra en position d'investir plus stratégiquement», a fait valoir le PDG de BMC, Bob Beauchamp, cité dans un communiqué.

L'opération, qui a reçu le soutien du conseil d'administration du groupe, «fournit aux actionnaires une valeur immédiate et importante en numéraire, ainsi qu'une prime comparée à notre cours de Bourse», a souligné M. Beauchamp.

Le titre BMC Software avait clôturé vendredi soir à 45,42 dollars. Il grappillait 0,17% à 45,50 dollars vers 15H05 lundi sur la Bourse électronique Nasdaq.

Elliott, qui détient 9,6% du capital, a «applaudi» un accord permettant de «maximiser la valeur pour les actionnaires», et s'est félicité dans un communiqué séparé «d'avoir joué un rôle constructif pour catalyser cette décision stratégique».

Il souligne que «la transaction représente le point culminant d'un effort qui a commencé durant l'été 2012», où le fonds avait obtenu la nomination de deux représentants au conseil d'administration de BMC.

Elliott avait révélé il y a environ un an avoir franchi la barre des 5% du capital de BMC Software et faisait pression depuis pour qu'il améliore son cours de Bourse.

BMC Software fournit des logiciels permettant aux entreprises de gérer leur réseau informatique, qu'il soit physique ou dématérialisé (dans le «cloud»). L'entreprise, fondée en 1980 et entrée en Bourse huit ans plus tard, emploie aujourd'hui environ 6500 personnes et réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 2,2 milliards de dollars.

Le groupe est la dernière cible en date des investisseurs activistes, qui cherchent à s'immiscer dans la gestion des entreprises et sont beaucoup revenus sur le devant de la scène ces derniers mois, s'attaquent à des groupes comme le fabricant américain de compléments nutritionnels Herbalife ou le spécialiste suisse des forages pétroliers en mer Transocean.

Le groupe informatique américain Apple a cédé aux pressions du fonds spéculatif Greenlight Capital en annonçant récemment le reversement de 100 milliards de dollars de liquidités en deux ans et demi à ses actionnaires.

Un autre groupe informatique, Dell, s'est retrouvé dans la ligne de mire après sa décision début février de quitter la Bourse en se faisant racheter par son PDG-fondateur Michael Dell, associé au fonds Silver Lake.

L'opération, qui le valorise à 24,4 milliards de dollars, est contestée par l'investisseur Carl Icahn, qui est récemment entré à son capital et s'est dit intéressé pour une éventuelle contre-offre permettant au groupe de rester coté.